EST-CE QUE TU M'PRENDS AU SÉRIEUX
(3:15) (Linda Lemay / Erik Mongrain) - © 2005


Est-ce que tu m' prends
Comme on prend un taxi
Parce qu'il est temps
qu'il est passé minuit
Est-ce que tu m'bois
Comme on boit un whisky
Parce qu'il fait froid
Parce que ça t'étourdis
Qu'est-ce que t'en dis

Est-ce que tu m' prends au sérieux
Ou est-ce que tu m' prends pour une idiote
Lorsque j' me prends à ton jeu
Et que j' me prend les pieds dans ta porte

Est-ce que tu m' prends
Comme on prend du soleil
Quand le printemps
Jette l'hiver dans l'sommeil
Est-ce que tu m' cherches
Comme on cherche du silence
Est-ce que ta crèche
Est pleine d'enfants qui dansent
Qu'est-ce que t'en dis

Est-ce que tu m' prends dans ta couche
Comme on prend une friandise au miel
Pour changer l' goût dans ta bouche
Parce que t'as trop menti à ta belle
Qu'est-ce que t'en dis
Pour qui tu m' prends
Dis moi pour qui? Dis moi

Est-ce que tu m' prends au sérieux
Ou est-ce que tu m' prends pour une idiote
Lorsque j' me prends à ton jeu
Que j' me surprends à t' lécher les bottes

Est-ce que tu m' prends au sérieux
Peut etre qu'un jour tu me le diras
Mais pendant qu' t'es silencieux
Dis, est-ce que tu m' prendrais dans tes bras

J'T'AI PAS ENTENDU
(2:01) (Linda Lemay / Erik Mongrain) - © 2005


J'avais déjà gonflé mes seins
Pour ta p't'ite bouche à nourrir
Moi j'étais sûre que t'étais bien
Qu't'avais pas envie d'partir

J'avais déjà gonflé mon corps
Pour qu't'aies pas d'mal à grandir
Moi j'étais sure que t'étais fort
j't'ai pas entendu mourir

Moi j'étais sûre que mes enfants
N'auraient ni faim, ni mal, ni froid
Même pas l'temps de crier "maman"
Que j'les aurais eu dans mes bras

Je sais même pas si t'as eu peur
J't'ai laissé tout seul souffrir
Est-ce que c'est parce que j'ai pas d'coeur
Qu'j'tai pas entendu mourir

UN PARADIS QUELQUE PART
(4:11) (Linda Lemay) - © 2005


Il existe un paradis quelque part
Un monde à l'abri du monde
Où il ne pleut jamais dans les regards
Où il n'y a jamais de voix qui gronde

Un monde à part que je trouverai
Peut-être à force d'en rêver
Une belle histoire que je raconterai
A mes enfants, à l'heure de les border

Il existe un paradis quelque part
Un monde à l'abri de l'âge
Un lieu béni où plus rien ne sépare
Les jeunes fous et les vieux sages

Un monde à part que je forgerai
A force de l'imaginer
Une belle histoire que je ferai durer
Pendant d'éternelles éternités

Il existe un paradis et je veux t'y voir
Avec tes cheveux d'ébène et ton sourire d'ivoire
Je serais musicienne et je jouerais sur toi
Tu serais un poème en chantier sous mes doigts

Il existe un paradis quelque part
Un monde à l'abri du temps
Où la fatigue ne vient pas le soir
Séparer les vieux amants

Un monde à part que je trouverai
Peut-être à force d'en rêver
Une belle histoire où je plongerais
Tête première et les yeux fermés

Il existe un paradis, et tu m'y attends
Tu me trouveras jolie, tu me diras comment
On fait des moutons blancs avec des nuages gris
On fait de bons enfants avec nos restants de vie

Un éden à l'abri des moqueries, des jugements
Il n'y aura rien d'interdit il n'y aura rien de gênant
Tu me diras je t'aime et je ferai comme toi
Tu seras un poème en chantier sous mes doigts

Il existe un paradis quelque part
Quelque part dans mon cerveau
Si tu venais faire un tour dans mon espoir
Tu verrais comme on est beau

Il existe un paradis et je veux t'y voir
Avec tes cheveux d'ébène et ton sourire d'ivoire
Je serais musicienne et je jouerais sur toi
Tu serais un poème en chantier sous mes doigts

Il existe un paradis comme dans les romans
Où tu serais gentil, où tu serais charmant
Il existe un paradis mais c'est un secret
T'en fait partie mais tu ne le saura jamais

Il existe un paradis quelque part

PAUL-ÉMILE A DES FLEURS
(3:42) (Linda Lemay) - © 2005


Laissez la donc tranquille
Laissez la donc dormir
Retirez vos aiguilles
Laissez la donc partir

C'est l'ciel et vos machines
Qui tirent chacun d'leur bord
Qui sont là qui s'obstinent
C'est à qui sera l'plus fort
Laissez la donc j'vous jure
C'est elle la meilleure
Elle soigne mes blessures
Mieux qu'un troupeau de vos docteurs

Arrêtez donc d'vous battre
Laissez la donc mourir
Retirer vos salles pattes
Arrêtez de la retenir

Lâchez donc les veines
C'est pas votre mère à vous
C'est pt'être même plus la mienne
J'la reconnais plus du tout

Elle sait déjà par cœur
Toutes sortes de p'tits poèmes
Qui finissent par "Amen"
Faut bien qu'elle voit l'Seigneur

Depuis l'temps qu'elle s'prépare
Pour être belle pour lui
Gâchez pas son départ
Si faut que ce soit pour aujourd'hui

Laissez la donc tranquille
Laissez la donc rêvez
Elle rêve à Paul-Emile
J'en suis persuadée

Et bon Dieu quelle tristesse
Voyez comme elle s'ennuie
Des blagues et des caresses
D'son Paul-Emile chéri

Attendez donc un peu
Rangez pas vos aiguilles
Elle manquera pas à Dieu
Autant qu'elle manque à sa famille

N'la laissez pas tranquille
N'la laissez pas s'éteindre
Comme j'connais Paul-Emile
Y'va allez la r'joindre

Mais ranimez-la donc
Mais faîtes donc quelque chose
Gonflez-lui les poumons
Augmentez-lui ses doses

Relevez-lui les paupières
Elle a la trouille du noir
Réveillez ma pauv'mère
Elle va faire des cauchemars

Cognez-lui sur le cœur
Mais faîtes la réagir
Paul-Emile a des fleurs
Il veut les lui offrir

LES TORCHONS
(4:06) (Linda Lemay) - © 2005


Les torchons contre les guenilles 
C'est l'expression dans ma famille 
Mes frères se battent quand ils sont chauds 
La guerre éclate en mille morceaux 
Chez nous on a c'que l'on mérite 
On finira l'estomac creux 
Mais mieux vaut tard que tout d'suite 
Chez nous les loups se mangent entre eux 

Coeur qui soupire mange une volée 
Et l'appétit vient en mangeant 
Lorsque le feu fait pas d'fumée 
On peut brûler eternellement 
Les grands remèdes à nos grands maux 
On les trouve pas en pharmacie 
On s' habitue à nos défauts 
Qui à bu boira, comme on dit. 

Ventre affamé n'a pas d'oreille 
Chez nous on n's'entend pas pour dire 
Que pour tout l'monde luit le soleil 
Faut boire le vin que papa tire 

Chez nous par chance que qui dort dîne 
et que qui châtie bien aime bien 
on s'aime très fort dans la cuisine 
quand on n'a plus qu'une tranche de pain 

Toute vérité est bonne a dire 
à beau mentir qui sort d'ici 
tout vient a point à qui sait fuir 
l'impasse des gens démunis. 

Si c'est vrai qu'vouloir c'est pouvoir 
j'vous jure que j'en peux a la vie 
tous les derniers, les moutons noirs 
sont les premiers dans mon taudis . 

Et si pauvreté n'est pas vice 
elle est quand même héréditaire 
ce qu'on espère de père en fils 
c'est que toute peine mérite salaire 

le gros bon sang dans ma famille 
j'crois qu'il faut le voir pour le boire 
plus on est d'fous dans ma famille 
plus on ris jaune de nos bagarres . 

Ventre affamé n'a pas d'oreille 
chez nous on n's'entend pas pour dire 
Que pour tout l'monde luit le soleil 
faut boire le vin que papa tire 

Chez nous par chance que qui dort dîne 
et que qui châtie bien aime bien 
on s'aime très fort dans la cuisine 
quand on n'a plus qu'une tranche de pain 

Toute vérité est bonne a dire 
à beau mentir qui sort d'ici 
tout vient a point a qui sait fuir 
l'impasse des gens démunis. 

Si c'est vrai qu'vouloir c'est pouvoir 
j'vous jure que j'en peux a la vie 
tous les derniers, les moutons noirs 
sont les premiers dans mon taudis . 

Les torchons contre les guenilles 
c'est l'expression dans ma famille 
mes frères se battent quand ils sont chauds 
la guerre éclate en mille morceaux 

Y'en a qui disent tel père, telle fille 
et tout est bien qui finit bien 
mais l'expression dans ma famille 
c'est "quand t'es rien .... tu finis rien !" 

Ventre affamé n'a pas d'oreille 
chez nous on n's'entend pas pour dire 
Que pour tout l'monde luit le soleil 
faut boire le vin que papa tire 

Chez nous par chance que qui dort dîne 
et que qui châtie bien aime bien 
on s'aime très fort dans la cuisine 
quand on n'a plus qu'une tranche de pain 

Toute vérité est bonne a dire 
à beau mentir qui sort d'ici 
tout vient à point a qui sait fuir 
l'impasse des gens démunis. 

Chez nous on a pas les moyens 
Ça j'ai ma faim qui l'justifie 
Si c'est vrai le temps c'est du foin 
J'ai une moyenne botte de crédit.

ON TE RAMASSE
(3:03) (Linda Lemay) - © 2005


De plus en plus vieux
Tu te fais de plus en plus vieux
On te retrouve toujours en morceaux
De réveil en réveil
De bouteille en bouteille

On te ramasse et tu retombes
Encore plus creux chaque fois
Et tu oublies qu'on est tous là
Et tu parais encore plus vieux chaque fois
Et tu oublies qu'on est tous là

De plus en plus dur
Oh oui c'est de plus en plus dur
De poser les yeux sur tes lambeaux
De culbute en culbute
De rechute en rechute

On te ramasse et tu retombes
Encore plus creux chaque fois
Et tu oublies qu'on est tous la
Et tu parais encore plus vieux chaque fois
Et tu oublies qu'on est tous là

On n'arrête pas d'vouloir
De vouloir à ta place
vouloir être fier de toi
vouloir que tu t'replaces

De voir te tenir droit
De soir en soir une fois pour toute
On n'arrête pas d'y croire
Pendant que t'es là que tu doutes

De plus en plus peur
Oui on a de plus en plus peur
De t'retrouver un jour sur le dos
Parti en voyage
Gris comme un nuage qui savait pas pleurer
Bien entendu papa ta fierté en morceaux
On la ramassera

Et tu oublies qu'on est tous là pour toi…

LE BON VEUF
(3:06) (Linda Lemay) - © 2005


La tête entre deux tempes grises
Et deux mâchoires bien serrées
Quand même élégant dans sa ch'mise
Un tantinet mal repassée
Parce que le pauvre n'a plus personne
Ni au grenier, ni en cuisine
Pour jouer l'amante et la bonne
D'une main douce et féminine

Il promène sa quarantaine
Avec l'honneur de n'être encore
Qu'un rescapé de cette peine
Que ne peut causer que la mort
Il promène son impuissance
De mari injustement libre
Obligé d'purger comme sentence
Une perpétuelle absence horrible

Il s'en va la joue presque humide
Et joliment presque rasé
D'un pas apparemment solide
Et que l'on suppose ébranlé
Au petit café du village
Ou se pressent a le consoler
Des tas d'agréables visages
Au large sourire dévoué

Plus il déballe son histoire
Plus les demoiselles charmées
S'agglutinent, viennent s'asseoir
Auprès du grand déraciné
Qui comme généalogie
Ne semble compter qu'une branche
Celle tombée, de sa chérie
De sa défunte, de son ange

Quoi d'plus attrayant qu'un bon veuf
Pour qui une nouvelle vie commence
Qui faute d'avoir un coeur neuf
A l'coeur lavé par le silence
De celle qui dort la bouche close
Avec des secrets plein l'cercueil
Et une douzaine de rouges roses
Qu'il lui a piqué dans l'orgueil

Avant de fermer le couvercle
Devant la foule désolée
Qui semblait s'étrangler avec
Une sympathie démesurée
Quoi d'plus séduisant qu'un bon mec
Tout déblanchit de tous soupçons
Les ex-époux on les respecte
Surtout en deuil, et en veston

Et c'est la tête entre deux planches
Et deux mâchoires bien cimentées
Que la p'tite dame toute blanche
Que l'on a tout endimanchée
Avant d'la mettre dans son trou
Et d'l'ensevelir de cette terre
Dont elle doit la pelletée première
A son irréprochable époux

Oui c'est la tête sous une pierre
Et le dos rongé jusqu'à l'os
Qu'elle laisse son bon mari faire
L'éloge de leurs si justes noces
Et leur inachevé mariage
Pour lequel mainte villageoises
Postulent le feu au corsage
Et le beau minois en extase

Bien entendu il la louange
Sa belle morte bien aimée
Depuis qu'elle s'est changée en ange
Et en vitesse, et en fumée
Jamais personne ne saura
Que leur amour battait de l'aile
La morte est sauvée par le ciel
Le veuf est sauvé par le glas

MONSIEUR MARCHAND
(4:57) (Linda Lemay) - © 2005


Je le sens s'approcher
Avec son instrument
Y m'ordonne pas gêné
"Allez-y ouvrez grand"

Et dire que c'est maman
Qui m'a dit d'v'nir ici
"Tu vas voir M'sieur Marchand
Il est très très gentil"

Je vibre sous le bruit
D'la perceuse électrique
Qu'il me passe au travers
D'une molaire pourrie

J'émets quelques p'tits cris
J'ai la luette qui panique
J'ai la langue de travers
Couverte de brins d'scie

V'la la bonne qui s'amène
Avec l'aspirateur
En matière de gueule pleine
Je suis couronnée reine

C'est une couronne d'ailleurs
Qu'elle m'a dit qu'ça m'prenait
La servante du sans cœur
En m'aspirant l'palais

J'vois sur la table à droite
C'qui n' peut être à coup sûr
Qu' l'attirail de torture
D'un timbré psychopathe

Je n'sens plus mon visage
Il m'a trop injecté
D'son poison le sauvage
Il m'a défigurée

Soudain'ment y m'relache
Pour que j'aille à l'évier
Pour que j'rince et que j'crache
C'qui m' permet de vérifier

Le miroir juste au-dessus
Me confirme c'que je crains
Ma bouche ne répond plus
Je suis Lynda Chrétien

J'essaie de m'évader
Mais mon bourreau m'rattrape
"On n'a pas terminer"
Y m'renvoie sous la nappe

Ca pouvait pas êt'pire
Comme ambiance de terreur
J'avais froid dans l'échine
J'vivais l'top de l'horreur

Jusqu'à ce qu'en sourdine
Comme venant de nulle part
Y'a Herbert Léonard
Qui chante "Pour le plaisir"

Et que mon grand dément
Sorte un autre accessoire
Genre sableuse à ciment
Démancheuse de mâchoire

Le r'voilà au travail
Pis j'vous jure qu'y s'applique
Et y r'vole de l'émail
Dans sa face de sadique

J'ai été séquestrée
Condamnée a la chaise
Mutilée, massacrée
Torturée pas sa fraise

J'suis sortie comme une loque
Quand on m'a libérée
Encore en état d'choc
J'ai docilement payé

Dans la main pour le tartre
Une brosse a dent verte
Qu'la bonne femme m'a offerte
En souriant comme une tarte

Puis j'ai pris l'ascenseur
Ou j'ai bien essayé
De remettre d'la couleur
Sur ma baboune enflée

J'ai bien fais c'que j'pouvais
J'en ai mis plusieurs couches
J'en ai mis a peu près
Partout sauf sur la bouche

Et au lieu d'réussir
A paraître mignonne
J'avais l'air de ressortir
Du bureau de clinton

Peut être que Monica
Etait gelée des mâchoires
Puisque c'est par le bas
Qu'elle fumait des cigares !

Aujourd'hui quand je vois
Un dentier dans un verre
je demande a parler
A l'heureuse détentrice

Et puis toute édentée
Que soit l"humble grand mère
j'me surprends à envier
Ses gencives toutes lisses.

Et je lui dit tout bas
Ne craignez pas l'enfer
Il n'existe qu'ici bas
Et je l'ai vécu Jadis

Si jamais vos curés
vous décrivent Lucifer
Ils ne vous diront pas
Qu'il s'déguise en dentiste

QU'EST-CE QU'ON VA DEVENIR, MON HOMME
(3:16) (Linda Lemay) - © 2005


On s'est tant permis d'soirées
On s'est tant promis d'années
On s'est tant chanté de pommes
Qu'est-ce qu'on va devenir mon homme

On s'était imaginé
Que peut être avec le temps
Nos deux mains se s'raient usées
Se s'raient fondues et soudées

On s'est tant remplis d'assiette
On s'est tant levé de verres
On s'est tant calmé d'colères
En s'criant qu'on étaient bêtes

On s'est tant permis de fêtes
Et on s'est tant fait d'amis
Sans compter les tête-à-tête
Et les corps-a-corps au lit

Qu'est c'qu'on va devenir mon homme {x3}

On s'est tant saoulé la gueule
On s'est engueulé c'est vrai
Mais on ne pensait jamais
Qu'on allait finir tout seul
Avec des reproches à faire
Avec presque même des torts
Avec presque des remords
Et un arrière-goût amer

On s'est donné des bouteilles
A ne jamais déboucher
Mais qu'on débouchait la veille
De l'occasion à fêter

On s'est regardé de près
Au plein jour et on s'aimait
On aimait les mots qui restent
On aimait les mêmes gestes

Qu'est c'qu'on va devenir mon homme {x3}

On s'est tant prévu d'voyages
On ne portait plus à terre
On gîtait sur des nuages
Ou bien quelques bords de mer

Qu'est c'qu'on va devenir mon homme
Avec nos souv'nirs intimes
Qui auraient fait Sodome
Et c'est pas que pour la rime

Oui on s'est tellement promis
De tout c'qui n'est pas réel
Que notre ciel a terni
On est dev'nu infidèle

Ou est la tour de Babel
Ou sont ceux qui l'ont construite
C'est pas toi, c'est pas Eiffel
Ou est Dieu que je l'évite.

Si c'est lui avec sa tour
Qui n'veut plus que l'on s' comprenne
Si c'est Dieu et son amour
Qui veut qu'le notre s'éteigne

Qu'est c'qu'on va devenir mon homme
Qu'est c'qu'on est devenu mon homme

MES CHEMINS À L'ENVERS
(3:55) (Linda Lemay) - © 2005


Après avoir volé
Et fait un tour du monde complet
Après avoir fouillé
Le coeur de tous les hommes secrets
Après avoir traîné mes semelles
Sur les montagnes les plus belles
C'est ici que je reviendrai

Je reviendrai au bord
D'un fleuve que j'adore
Je déposerais mes yeux
Sur son grand ventre bleu
Ici les arbres ont des humeurs
Y changent de tête de de couleur
C'est ici qu'le gazon sent mon enfance
Que les merles font les plus grands nids
Oui c'est ici que tout commence et que tout finit
Que tout finit

Après m'être grisée
De poésie les plus vibrantes
Après avoir goûté
Les épices les plus violentes
Et compris toutes les dentelles
Des langues les plus sensuelles
D'est ici que je reviendrais

Je reviendrai au bord
D'un fleuve que j'adore
Je déposerai mes yeux
Sur son grand ventre bleu
Ici les arbres ont des humeurs
Y changent de tête de de couleur
C'est ici qu'le gazon sent mon enfance
Que les merles font les plus grands nids
Oui c'est ici que tout commence
Et que tout finit

Après avoir crevé
Tous les mystères, toutes les frontières
Je referais mes chemins a l'envers

Je reviendrai au bord
D'un fleuve que j'adore
Je déposerai mes yeux
Sur son grand ventre bleu
Ici les arbres ont des humeurs
Y changent de tête de de couleur
C'est ici qu'le gazon sent mon enfance
Que les merles font les plus grands nids
Oui c'est ici que tout commence
Et que tout finit

Je reviendrai au bord
D'un fleuve que j'adore
Je déposerai mes yeux
Sur son grand ventre bleu
Ici les arbres ont des humeurs
Y changent de tête et de couleur
C'est ici qu'le gazon sent mon enfance
Que les merles font les plus grands nids
Oui c'est ici que tout commence
Et que tout finit
Que tout finit

OÙ ÉTAIS-TU
(3:30) (Linda Lemay) - © 2005


J'mettrai tes photos sur mon mur
J'mettrai tes chandails sur mon pied de lit
Et toutes mes pensées impures
j'te les avouerais a longueur de nuit
j'mettrai ta montre sur mon bras
pour suivre ton rythme, ton pas

J'porterai tes chemises pour dormir
et pour qu'au matin tu me les déchire
j'port'rai ton parfum dans mon cou
j'port'rai tous mes plus rutilent bijoux
j'décrocherai mon plus grand sourire
Pour que tu viennes le cueillir

Où étais tu ?
Toi que j'ai attendu
tant d'années
Ces années que j'ai...

J'mettrai tes photos sur mon mur
j'mettrai du temps, j'allumerai des bougies
Je ferai d'mon mieux pour être sure
que rien ne ferait fondre la magie
j'ferai des miracles sous tes yeux
j'te ferai autant d'enfants qu'tu veux
j'mettrai ton manteau au vestiaire
j'mettrai mon nez dans tes affaires
juste pour respirer ta peau de travers
goûter un peu de ta sueur du jour
j'mettrai ton rasoir sur mes jambes
et ton visage sur mon ventre

Où étais tu ?
Toi que j'ai attendu
tant d'années
Ces années que j'ai perdu, perdu

Avec des versions de maris
Avec des corps que j'aimais bien
Mais qui n'ont jamais de leur vie
été le tien

J'mettrai tes photos sur mon mur
pour te voire rire j'te dirais que j'l'ai fait
toi quand tu ris ça me procure
tu peux pas t'imaginer quel effet
j'mettrai ton rire dans ma mémoire
et puis je m'en irais échoir.
Bien entendu je suis trop vieille
je n'habite plus dans la bonne région
celle de ton fulgurant soleil
celle de ta lointaine génération
et en admirant tes portraits
j'vivrais un petit deuil discret

Où étais tu ?
Toi que j'ai attendu
tant d'années
Ces années que j'ai

Où étais tu ?
Toi que j'ai attendu
Tant d'années
Ces années que j'ai de trop

JE TE TROMPE
(3:55) (Linda Lemay) - © 2005


Je te trompe avec des soirées vides
Je te trompe avec des lits simples
Je te trompe avec cet ascenseur qui m'grimpe
Je te trompe avec mes valises,
avec mes valises
Je te trompe avec des soirées grises
Je te trompe avec des sous noirs
Je te trompe avec des rêves de piastres et de gloire
Je te trompe avec mon pinard,
avec mon pinard

Je te trompe en m'enfumant l'esprit
Je te trompe avec des gitanes, hum hum
Je te trompe avec mes 5 ou 10 premiers fans
Je te trompe avec appétit
Je te trompe de plus en plus fort
Je te trompe avec plaisir
Je te trompe et te téléphone pour te le dire
Encore au bout des doigts les empreintes creusées de désir
Encore au bout des doigts les empreintes creusées de désir
Je te trompe avec ma guitare

Je te trompe avec des soirées longues
Je te trompe avec rigueur
Oui j'écorche ton rival du bout de mes ongles
Je te trompe avec vigueur
Je te trompe et te téléphone pour t'en faire-part
Je te trompe avec ma guitare
Je te trompe avec mon pinard

Les empreintes creusées de désir
Avec plaisir

LES CANARDS
(2:47) (Linda Lemay) - © 2005


Y avait des canards,
Un gros et plein de petits,
C'était si beau à voir
L'après-midi.
Le lac comme un miroir,
Leur glissait sous les plumes,
Il y avait des canards
Ce jour là, je présume.

On les a tant guetté,
Penché sur notre rive,
Un pied sec, un mouillé
On essayait de les suivre
Cinq heure de l'après midi,
Sans faute ils arrivaient,
Le gros et les petits,
Qui le talonnaient.

Il y avait des canards,
Enfin je ne les ai pas vu,
Mais ce jour là
Je vous jure qu'ils sont venus.
Ils ont du se pavaner,
Ils ont du faire les beaux,
Filer entre le quai
Et le bateau...

C'était un beau samedi,
Le chalet était bondé,
Quand cinq heure de l'après-midi
A Sonné,
Le temps d'allumer le four,
Destiné aux pizzas,
Le temps, je vous assure,
Aussi court que ça!

Cinq heure était passé,
D'a peine quelques secondes,
Ca semblait bien se passer
Pour tout mon monde...
Je n'ai pas vu les canards,
Ni le gros, ni les petits,
Flotter sur le miroir
Que me cachaient mes amis

Je n'ai vu qu'un manteau,
Qui flottait comme une algue,
Un petit manteau bleu pâle,
Sur les vagues...
Sûrement que les canards,
Ont mérité la chance,
De lui dire au revoir,
En lui offrant une danse...

Il y avait des canards,
Un gros et plein de petits,
Si c'était pas de ces canards là,
Je vous le dis,
On pourrai boire tranquille,
L'apéro sur le quai,
Et encore voir Mathilde
S'amuser.

Oui, ce sont les canards,
Qui me l'ont enlevé!
Avec leur grosse famille,
Et moi je n'avais qu'une fille...
Et moi je n'ai rien fait,
A part ne pas la voir,
Et sortir du chalet,
Trop tard...

MAL DE L'AIR
(3:11) (Linda Lemay) - © 2005


Première classe, c'est merveilleux
Le champagne coule comme une rivière
Les hôtesses et les hoteux
rangent ma veste et toutes mes affaires
"attachez votre ceinture!"
qu'ils nous disent avant l'décollage
gardez la, juste pour être sûr,
même rendu au dessus des nuages

On regarde le dépliant
qui montre un avion à plat ventre
couché sur un océan
j'suis pas vraiment sure que ça m'tente
on passe d'un geste furtif
une p'tite main en dessous d'notre siège
v'l'a notre flotteur respectif
ben certain qu'ça nous protège

Je r'garde la face du voisin
quand j'décèle une odeur de gaz
dire qu'c't'à lui qu'j'vais tenir la main
si jamais l'apapreil s'écrase

Ho non! trop tard y m'a vu
là je l'sens qui m'dévisage
j'baisse la tête dans ma revue
Merde ! je l'entend qui engage
Une belle conversation
fallait que j'tombes sur un sociable
un dodu gentil garçon
un compagnon formidable
qui fait aller ses babines
de jeune cadre dynamique
qui travaille pour une usine
de matériel informatique

J'suis fatiguée, j'ai mal au cou
à force de hocher la tête
j'dis "ha ouais", pis j'dis "c'est cooool"
pis j'm'enligne vers les toilettes.
C'est la qu'tout d'un coup ça brasse
ça turbulle, ça a pas d'allure
faut que je r'tourne à ma place
que j'ratache ma ceinture
Que je r'trouves mon gros épais
qui continu sa torture
"pour revenir à c'que j'disais
l'informatique c'est l'futur!"

C'en est trop, j' me colle un gin
lui, l'colon y s'prend une bière
y se r'vire, y m'fais tchin tchin
pis y m'donne sa carte d'affaire !

J'conseille a tout ceux qui ont peur
un dénommé Vincent VEILLETTE
un mordu d'ordinateur
un gars qui a ben de la jasette
avec lui au bout d'une heure
on développe de l'urticaire
on écope de mal de coeur
qu'est pas du au mal de l'air
Au contraire pour etre franche
en sa compagnie stressante
on rêve que les moteurs flanchent
on prie pour que l'avion s'plante

LE VIEIL HOMME ET L'ÉCERVELÉE
(3:09) (Linda Lemay) - © 2005


Il embrasse une à une des milliers d'cigarettes
Ce vieil homme en costume qui t'raconte des sornettes
Qui se penche et qui hume son pinard de Bourgogne
Ce vieillard qui t'enfumes sans aucune vergogne

Il se lance a la gorge des bouteilles sans messages
Et son souffle regorge d'amertume et de rage
Il s'en va à ta source mouiller sa marée basse
Il te brandit ma douce comme un trophée de chasse

IL aura bientôt fait le tour de son horloge
c'est l'écume au palais qu'il te ment des éloges
Il pollue ta jeunesse, il t'écrase la main
Te guide sans finesse vers les yeux des copains

Il dégueule sur les toits qu'il te trouve merveilleuse
Mais y'a que toi qui y crois, tu te crois amoureuse
Petite écervelée, c'est bien peine perdue
On ne peut pas aimer quelqu'un qui ne s'aime plus

Comme il n'y a plus de joie dans sa pauvre carcasse
Il n'éclate que de voix pour occuper l'espace
Une voix caverneuse, une voix d'outre tombe
A la tendresse hideuse à laquelle tu succombes

Non satisfait déjà d'être imbu de lui même
Il imbuse de toi,te laisse croire que tu l'aimes
Il use d'une renommée déjà tombée en miettes
En fait d'la poudre achetée à tes yeux de bichette

Il a perdu sa flamme, il a perdu sa femme
S'il se rabat maintenant sur toi, ma belle enfant
S'il ose aller s'échouer de toute sa peau rèche
Sa gueule mal rasée contre ta peau de pêche

C'est qu'il n'a plus en lui un restant de scrupule
Il se croit tout permis, se couvre de ridicule
Tu t'crois enamourée, mais tu n'es rien du tout
Petite ecervelée cet homme est un vieux fou.

Il s'enivre un instant de ton joli sourire
Y t'fais des compliments qui ne veulent rien dire
Il envie ton avenir, il t'en quémande une part
Pour s'empêcher d' pourrir, mais c'est déjà trop tard

Et quand tu lui permet de caresser tes cuisses
Ca ne le rend que plus laid, ça ne le rend que plus triste
Tu le crois amoureux, mais Dieu que tu as tort
Cet homme n'est pas que vieux, cet homme est déjà mort

COMMENT VEUX-TU QU'JE SACHE
(7:41) (Linda Lemay) - © 2005


Et si, si c'était vrai c'qu'y disent à propos de moi
Que j'suis pas remise de mon mauvais état
Qu'si tu revenais je t'ouvrirais les bras
Et si, si c'etait vrai c'qu'y disent dans mon dos
Que j' me déguise en bonheur un peu gros

Mais qu'au fond j'ai le coeur comme un tombeau.
Et si, si c'etait vrai c'qu'y disent un peu partout
Qu'j'ai pas pris l'temps de repriser mes trous
Qu'j'vais prendre froid au premier rendez-vous

J'peux pas savoir
Puisque t'est pas revenu me voir
Comment veux tu qu'je saches
C'que mon vieux coeur me cache

Et si, si c'etait vrai, c'qu'y disent a mon sujet
Que j'suis pas aussi forte que j'parrais
Que j'tremble comme une porte sans loquet
Et si, si c'était vrai qu'j'ai l'âme comme un chiffon
Qui a tant essuyé d'humiliation

Qu'elle se déchire à la moindre torsion
Et si, et si elles étaient vraies toutes ses rumeurs
Que j'te reprendrais si tu revenais en pleurs
Que j'succomberais au premier bouquet de fleurs

J'peux pas savoir
Puisque t'es pas revenu me voir
Comment veux tu qu' je saches
C'que mon vieux coeur me cache

J'peux pas savoir
Puisque t'es pas revenu me voir
Comment veux tu qu' je saches
C'que mon vieux coeur me cache