AUBADE
(0:35) (Jimmy Jay) - © 1994
OBSOLÈTE
(3:04) (MC Solaar / Jimmy Jay) - © 1994
Naguère les concierges étaient en vogue
Désormais on les a remplacées par des digicodes
Dans ma ville il n'y avait pas de parcmètre
Je voyais des ouvriers manger des sandwiches à l'omelette
Le passé me revient comme un bilboquet
La présence d'un passé, omniprésent n'est pas passée
Les Halles supplantées par le Costes
L'allégorie des Madeleines file à la vitesse de Prost
L'air y était plus pur, Paris plus beau
Désormais le ticket de métro augmente comme le nombre de d'autos
Oh shit ! À la télé, y'a plus de speakerine
Y'a des films de série B que j'estime à quatre centimes
Les States nous plaquent ces films de trois piécettes
Que je mate, mais mon intellect constate qu'ils sont OBSOLÈTES.
OBSOLÈTE mais stylée la phrase qui suivra
« L'homme qui capte le mic et dont le nom possède le double A »
La varièt' est sa cible SOLAAR l'arbalète
Qui pique cette zique solite et alite l'élite
Qui élabore depuis des décennies
Une main basse sur mon art pour qu'il avance au ralenti
Mais le Grand Manitou, manie tout, t'inquiète !
Il démasque la musique à masque et la place en hypothèque
Puis, inscrit en italique sur son agenda
Le top des trucs qu'ils n'aime pas
Bref pour être clair et net le ventricule s'accompagne de l'oreillette
Tout comme à mes oreilles la varièt' s'acoquine et rime avec
OBSOLÈTE
OBSOLÈTE est aussi l'allumeuse qui
Portait des bas résilles et empestait le Patchouli
Pour des services rendus elle me dit « J'te paye en nature »
Et je reste stoïque quand elle me tend des confitures
Ceci est oublié quand au mois de décembre
Elle me téléphone et me dit « Passe me prendre »
Bref ! J'en abuse avec délectation
Douce comme de l'hydromel je suis en affection
Puis me glisse, m'immisce, entre les cuisses lisses de la Miss
Ses yeux se plissent et elle dit « Stoppe ton vice »
Je suis comme une balle, elle joue le rôle d'une raquette
L'endormeuse allumeuse se prend pour une starlette
Mais sache que dans les cinémathèques, tes presque galipettes
Sont classées dans les séries B au rayon OBSOLÈTE
NOUVEAU WESTERN
(4:34) (S. Gainsbourg - MC Solaar / S. Gainsbourg - Pigale boom bass) - © 1993
Le vent souffle en Arizona
Un état d'Amérique dans lequel Harry zona
Cow-boy dingue du bang bang du flingue
De l'arme, du cheval et de quoi faire la bringue
Poursuivi par Smith & Wesson,
Colt, Derringer, Winchester & Remington
Il erre dans les plaines, fier, solitaire
Son cheval est son partenaire
Parfois, il rencontre des indiens
Mais la ruée vers l'or est son seul dessein
Sa vie suit un cours que l'on connaît par cœur
La rivière sans retour d'Otto Preminger
Tandis que John Wayne est looké à la Lucky Luke
Propre comme un archiduc. Oncle Sam me dupe
Hollywood nous berne. Hollywood berne !
Dans la vie de tous les jours comme dans
Les nouveaux westerns
On dit gare au gorille, mais gare à Gary Cooper
Le western modern est installé dans le secteur
Quand la ville dort: les trains ne sifflent pas
Les sept Mercenaires n'ont pas l'once d'un combat
Harry désormais est proche de gare de l'Est
Il saute les époques et les lieux pour un nouveau Far-West
Les saloons sont des bistrots, on y vent des clopes
Pas de la chique, du top ! Du CinémaScope
Il entre dans le bar commande un indien
Scalpe la mousse, boit, repose le verre sur le zinc
Une 2 CV se parque, saouls, des types se beignent
Pour des motifs futiles comme dans
Les nouveaux westerns
Les States sont comme une sorte de multinationale
Elle exporte le western et son modèle féodal
Dicte le bien, le mal, Lucky Luke et les Dalton
Sont camouflés en Paul Smith's et Weston
On dit que ce qui compte c'est le décor
L'habit ne fait pas l'moine dans la ruée vers l'or
Dès lors les techniques se perfectionnent
La carte à puce remplace le Remington
Mais Harry à Paris n'a pas eu de chance
On le stoppe sur le périph' avec sa diligence
Puis on le place à Fresnes pour que Fresnes le freine
Victime des directives de ce que l'on appelle
Le nouveau western...
Parfois la vie ressemble à une balle perdue
Dans le système moderne se noie l'individu
Pour rester lucide il s'abreuvait de Brandy
Désormais on brandit, télé, shit et baby
Blanche est la Chevauchée Fantastique
Toujours à contre-jour, c'est bien moins héroïque
Dans le monde du rêve on termine par un « happy end »
Est-ce aussi le cas dans ce que l'on nomme
Le nouveau western
A LA CLAIRE FONTAINE
(2:58) (C. M'Barali / Jimmy Jay) - © 1993
Subtil et versatile le reptile tranquille
Entre dans le rhytme
Comme on entre dans une femme facile
Présent malgré le temps comme "l'air du temps" de Nina Ricci
Est plus en forme que Victor Pecci
Esprit sain, corps sain up-to-date
La quête de connaissance et lui forment en fait
Un fait intrinsèque
Tout se passe comme par passe-passe
Pour le philantrope du pop
Mais note que ça parlotte peut-être une armlock
Est ou ouest la peste infeste les rimes antidotes
Qui m'écartent des 'Stupids on the blocks'
L'Aisé les a lésé et laisse dans leur alèze
Telle est la bise ou l'Alizé
Érose leur thèses niaises et biaisées
Qui les ramènent six sept ans avant la sixième
Où les gosses apprennent "À la Claire Fontaine"
À la Claire Fontaine comme à l'époque
Où le swinger philosophique têtu
Était vêtu d'un simple short
Nous faisions des additions sur le tableau noir
De retour au pupitre j'avais le nez posé sur mon buvard
À la récré c'était foot, cache-cache et billes
À la sortie les mini-ruffs taxaient les glaces à la vanille
Désormais c'est la crise dans la rue des gens gisent
On piste les traces du Christ quand le matérialisme se matérialise
Et de la lutte des glaces on passe à celle des classes
Ceux qui taxaient les cônes sont maintenant
Ceux qui vont faire des casses
Le hic c'est que ces addicts à l'ASSEDIC abdiquent
La crise est aussi triste que l'outrage à la rue Copernic
La haine ne paie pas, c'est l'ANPE qui paie
Ceux qui regrettent l'école, les colles, les pions et veulent du cash money
L'époque où la maîtresse leur apprenait sans peine
Et sans haine malsaine 'À la Claire Fontaine'
Changement de style changement de thème
Changement de rime, calme, saine et sereine
Ainsi le rythme imite les rites du septième ciel
Comme dans un film de Marc Dorcel
Je fais de la musique voila pourquoi j'ai plein de collègues
J'hérite de leur lègs et dynamite Charly Oleg
La dubitative plume du poète du bitume
Fait rrra-ta-ta-ta sur les tartes aux tunes
Telle la madone de la mélodie, minable Madonna
Je lui préfère Tabatha qui ne cache pas et ne chante pas
Constate que l'on vend des disques
Avec une culotte et une jupe
Oulahup barbatruc, et l'on vend au sextuple
Clignancourt humaine elle se brocante elle-même
Moi je ne juge pas, moi j'aime. "À la Claire Fontaine'
SUPERSTARR
(3:05) (MC Solaar / D. Young - Pigale boom bass) - © 1994
Beaucoup de tes amis me disent que tu me jalouses
Au lieu d'en être fier, c'est pour toi que j'ai le blues
Tu analyses mes textes pour avoir de l'intellect
Je m'aperçois qu'en fait tu jalouses ta bibliothèque
Mais rien ne sert de copier l'originalité
Si tu te modèles au modèle tu deviens pâte à modeler
Au départ tu critiques, aujourd'hui tu imites
Ton intelligence grandit, voici ton seul mérite
Car imitation égale limitation
Demande à mes muses elles te diront
Que l'art ne fait pas l'armistice avec l'arnaqueur
Tu ne fais que suivre la vague, "Espèce de surfer"
Souviens-toi de l'histoire de l'Art
De Gina Pane, Duchamps, des compressions de Solaar
Constate que je te fouette avec poésie
Et prend cette antiphrase toi mon meilleur ami
Les amis de mes amis sont mes amis ok
Mais quand tu captes le mic tu fais du karaoké
Tu fais des duplicatas de mon art, j'irai te voir ici
Au 16 de la Faisanderie dans le 16 ème à Paris*
J'avais jadis un pote qui ne pensait qu'à ses groupies
Une fois dans le show-biz, il a tourné comme une toupie
Il a sorti un disque et s'est pris pour une superstar
Oubliant ses amis et les traitant comme des clochards
Sa vie n'était faite que de bluff et de meufs
Vivant sur la gloire au lieu de vivre sur la qualité
En moins de quelques semaines il s'est pris pour une sommité
De la rime et des mots dans l'art d'arrimer les mots
Mais je sais que son album n'était qu'une démo
Je n'étais pas le seul, mais j'ai fermé ma geule
Parce que ses groupies ne voulaient pas le laisser seul
Autour de lui se créait un monde, hors monde
Fait de rousses, de châtains, de brunes et de blondes
Ce sont ces "points de détails" qui flattent son égo
Il en oublie les textes puis joue au gigolo
Dis respecte les femmes et frime
Une de perdue, dix dans la limousine
Je pense que sa place est l'adresse qui suit
Au 16 de la Faisanderie dans le 16 ème à Paris*
* Adresse du Musée de la contrefaçon
LA CONCUBINE DE L'HÉMOGLOBINE
(4:49) (C. M'Barali / Jimmy Jay) - © 1994
J'ai vu la concubine de l'hémoglobine
Balancer des rafales de balles normales et faire des victimes
Dans les rangs des descendants d'Adam
C'est accablant, troublant, ce ne sont pas des balles à blanc
On envoie des pigeons défendre la colombe
Qui avancent comme des pions défendre des bombes
Le Dormeur du Val ne dort pas,
Il est mort et son corps est rigide et froid
J'ai vu la concubine de l'hémoglobine
Chez les vietmin au Vietnam, sous la forme de mines et de Napalm
Parce que la science nous balance sa science
Science sans conscience égale science de l'inconscience
Elle se fout du progrès, mais souhaite la progression
De touts les processus qui mènent à l'élimination
J'ai vu la concubine de l'hémoglobine
Morne comme l'automne, un printemps en Chine
Ça c'est assez, passé, assez gâché, cassé
La porcelaine de peine, qu'est la colombe de la paix
L'art de la guerre tue de jeunes bambins,
L'oeuvre de Kim Song Man reste sur sa fin
La guerre niqua, Guernica
Et comme le pique-assiette, Picasso la repiqua
J'ai vu la concubine de l'hémoglobine
En campagne électrorale dans mes magazines
Jovial, mais bancal, le politicien s'installe
Comme le dit I AM « c'est un hold-up mental »
Je les dose avec le prose combat
Pose avec le mic, le mic est devenu ma tenue de combat
J'aime la politique quand elle a assez de vocation
Pout lutter contre les processus qui mènent à l'élimination
J'ai vu la concubine de l'hémoglobine
Dans ma lutte économique, Kalach-M16 (Sixteen)
L'opinion s'aperçoit vite qu'il y a des malheureux,
Quand le sol vire au rouge viennent les casques bleus
Le SOLAARSENAL est équipé de balles vocales,
Face au sol-sol, sol-air, Solaar se fait radical
Constate le paradoxe du pompier pyromane, hum
C'est comme si la mafia luttait contre la mafia
J'ai vu la concubine de l'hémoglobine
Se faire belle comme les voûtes de la Chapelle Sixtine
Pour l'alphabétisation des néo-fachos, à froid ou à chaud,
avant le Bachot, ils souhaitent le Cachot, va revoir Dachau
Tel est le béaba de l'A B C du jeune Facho
C'est la horde aux ordres d'un nouvel ordre
Un peu partout dans les villes du globe, les crétins tissent leurs cordes
J'ai vu la concubine de l'hémoglobine
Elle aime la prolactine et les black smokings
J'ai vu la concubine de l'hémoglobine
J'ai vu la concubine de l'hémoglobine
Voici un extrait de ma pensée profonde,
Ma guerre des nerfs parce que l'ignorance c'est le nerf de la guerre,
On nous dit, Dieu est lumière, nous sommes tous frères,
Mais on constate que la lumière est éteinte,
je souhaite que nous ne fassions plus les mêmes erreurs,
c'est dur à dire, mais...
J'ai peur.
DÉVOTION
(4:25) (MC Solaar / Pigale boom bass) - © 1994
L'as de trèfle n'a pas de conseil à donner
Prends le vague à l'âme ou la vie du bon côté
La première solution, dès l'introduction
Se doit d'être bonne, comme une nonne en dévotion
J est un mec qui n'a pas de chance
Le fils de l'amour regrette sa date de naissance
Etre différent l'a beaucoup stressé
L'opinion publique l'a beaucoup vexé
Mais sa vie en main oubliant les apparences
Parce que depuis l'enfance il vit dans le monde du silence
Au boulot, on le voit comme un humanoïde
Sa promotion est une course de spermatozoïdes
L'handicapé a happé l'handicap
Et ses capacités lui ont fait franchir le cap
Du dédain et de la non-communication
Avec calme et brio, il est l'objet d'admiration
Dévotion pour être top telle Evangélista
Parce qu'un faux dévot devant sa rue la pista
De casting en casting, elle attend le verdict
Il tombe quand la nuit tombe : "Vous êtes trop petite"
Alors elle baisse les bras au lieu de lever la tête
Elle est belle mais pas seule comme l'était la Schtroumpfette
Le lendemain matin j'entends qu'elle pousse la voix
Parce qu'un faux dévot devant sa rue la flatta
"Petite tu vas chanter" et il l'a fait chanter
"Si tu veux être star donne-moi ton porte-monnaie"
Je sais qu'elle est trop fière pour demander de l'aide,
Trop fière pour céder, pourtant elle cède
Ma fille t'es sans défaut, méfie-toi des faux dévots,
Méfie-toi des méfaits des faux qui te disent sans défauts
Lutèce est pleine de princesses qui aiment cette promotion
Toi tu es une déesse vouée à l'admiration
Il porte une big Rolex, s'habille chez Smalto
Fume des cohibas comme Fidel Castro
Investit ses assedics dans l'apparat, pourquoi ?
Parce que l'habit peut faire le moine, parfois
Alors il se sape et va chercher du taf
On ne lui donne pas parce qu'il fait bien trop gaffe :
En fait, il veut être boss pour ne pas bosser
Pour pouvoir l'ouvrir à l'inverse de l'ouvrier
Mais bon, bien vite il doit constater
Que pour être boss, et bien mon pote il faut bosser
Il se dit comment faire pour chiller
Près d'un lac comme un mac, à la recherche de son passé
L'As de trèfle n'a pas de conseil à donner
Prends le vague à l'âme ou la vie du bon côté
Après le développement voici la conclusion :
Acte avec tact et capte l'admiration
TEMPS MORT
(3:41) (MC Solaar / Jimmy Jay) - © 1994
Sur les rivages d'une plage, la tête dans les nuages
À l'écart du pool j'avais trouvé ombrage
J'étais naïf comme Rousseau, pas le douanier, le philosophe
Mais toujours alerte comme Dino Zoff
Nous étions loin, mais loin des problèmes de banlieue
Étions des anonymes dans cet autre milieu
Jimmy semblait aux platines dans sa grosse bouée
C'est contre une glace que mon micro avait été troqué
Mais même dans ce domaine qui mène à l'Éden
Un pachyderme de haine me cause des problèmes
Je déteste ceux qui me testent, teste ceux qui me détestent,
ceux qui me prennent la tête sont plaqués dans mes textes
Bouge de là ! hasta luego, away, ouais
Au bout de quelques minutes, il s'en va, parfait !
Je suis fan de mes fans, ils m'aiment, je les adore
Mais quand viennent les haineux, belliqueux, temps mort
Deuxième épisode de cette contine
Reconnu par ma photo dans un petit magazine
Un modèle m'interpelle à cause de victime de la mode
Et me dit que c'est son boulot et qu'elle n'a pas de nom de code
C'est cool, c'est cool, ok j'admets
Prends ça comme une excuse et va-t'en s'il te plaît
« Garde tes excuses nous ne sommes pas du même monde
Et puis regarde tes pompes désuètes, elles sont immondes »
C'est triste à dire mais je n'ai pas bronché
Est-elle créatrice pour dire qu'j'suis mal sapé
L'antimode est à la mode, moi je démode la mode
Cette cloche était à la mode, mais son esprit fort moche
C'était l'un des dix indices au-delà de la plastique du corps
Qui m'a fait dire: « pause, faut que je me repose », temps mort
Et c'est le même concept un peu partout
KeLooCeRelooCheuloo, et tout et tout
On s'aperçoit bien vite que les gens parlent pour rien
Alors je parle moins et tente de faire le bien
Si je t'ai plaqué dans ce texte
C'est pour que tu vois ton attitude une fois sortie du contexte
Alors prends ça comme un conte philosophique
Prends du recul pour qu'avance ton sens critique
L'autodidacte n'est pas didactique ça c'est le hard-core
Il laisse ton esprit à la quête du pourquoi, de tous ces temps morts
L'NMIACCD'HTCK72KPDP
(5:04) (Menelik - Soon E MC - MC Solaar - Les sages poètes de la rue / Les sages poètes de la rue) - © 1994
(tentative de transcription)
[MC Solaar]
Beau mâle à l'animal
mais sache que je suis un renard
à force de boire il a tout bu et oublie tous ses devoirs
rester pur, surtout et considérer les gens de haut
ses principes et idéaux lui viennent de la vidéo
cassettes de cape et d'épée donc en tous les cas dépassés
dans passé sans cesse ressassé I. E. s'est calfeutré
il y édifie sa vie mais jamais ne se méfie et fait fi des avis de ses amis dont le fou se défie
Ménélik - l'homme qui tombe à pic
qui pique comme un aspic et par le pique efface la réplique
apparait au refrais et de la folie l'extrait le tire de la mélasse dans laquelle il se complait
le danger écarté MNLK peut s'éclipser
L'ennemi a cessé d'acheter ses cassettes de cape et d'épée
[Ménélik]
Gars ne pense pas que le mélophile au (...)
se place dans le jazz pour exprimer des phrases nazes à gogo
le thème était précis : éliminer l'ennemi qui faisait du tort au m(...)
c'ets moi qui suis le mec qui te plante le bec quand tu fais le pec à l'intention des sages peut-être
puis planque avec un stamp l'ennemi qui n'a cessé d'acheter ses cassettes de cape et d'épée
Mélophile aux mélophiles du sage po arrive en force tout en étant parti du zéro le son de Phili Faggio
en hommage à mon porte signé LaarSo
[MC Solaar]
Voici le signe avant-coureur de l'ante-penultième avant-garde
l'avant centre avançant au centre du terrain musical avant cette avancé j'avançais face au vent
posté en avant-poste dans la banlieue d'avant les plombs alors allez vous faire f... non, je préfère
passer outre et foutre un (...)
De la parade de l'apparat en fait il copie Betty Boop
Menelik Sooni last, sont une sorte de science Po au passage restent sages après le passage des sages
Reprend une prune dans ta poire si tu tombes dans les pommes c'est que j'ai la pêche à l'orange
tes rimes bananes et ne ramène pas ta fraise l'esquive rotative paralyse l'entreprise des MCs dont la prose
frise la crise (pfff) souffle ! Don Diego de la Vega te pique avec le mic fleuret l'ennemi a cessé d'acheter ses cassettes de cape et d'épée
[Soon E MC]
(...)
Et je veux devenir bouillant
Quand le soleil ne brille plus appelle-moi tonitruant s'il faut je fais l'oeuf juste
pour pointer les nymphos je me fais tant de touffes que l'on pourrait m'appeler afro
Et le pirate qui duplique ma grammaire (...) que l'on m'appelle Gulliver
[MC Solaar]
Une touche et c'est touché-coulé tâche d'enlever ta cagoule sache que le vengeur te démasquera
en garde prend garde le ... à cheval face au mal son dada c'est d'être à cheval sur les principes
en Dolbi stéréo il le fait savoir (...) see you soon je m'en vais cueillir la tulipe
autrefois ... se prénommait Phipa Philippe Enfin quelques liens de parenté ce n'était qu'une parenthèse
direction le château hanté nous y sommes en 93
Superstitieux non pas du tout je pars en toute confiance mais que cela ne soit pas considéré comme un exploit
Vouis n'aurez qu'à assister à la prochaine scéance cela vous dit samedi soir sans faire de cinéma vous verrez l'ennemi n'est pas de taille il ne fait même pas le poids la bataille sera sûrement cérébrale mais dites-moi cela rime à quoi
[Soon E MC]
Bas les pattes v'là le psychopathe mate comme il épate
chaque phrase est une claque tu bloques le pirate
(...) car tu ne t'appelles pas Bibi King
D'toutes façons selon mes stats tu manques de feeling
Je fais comme Lucky Luck
(...) Daffy Duck
(..) et sur l'amour Daffy j'éduque
(...)
et squatte l'hôtel Novotel Sofitel motel profidel
(...) Naomi Campbell
J'excelle sur le microphone
excite à la Chippendale
Ces filles folles qui, aphones, sont
quand le son est bon que mon ton est bon mon rap long elles m'appellent MC champignon
(...)
L'ennemi a cessé d'acheter ses cassettes de cape et d'épée
SÉQUELLES
(3:37) (C. M'Barali / Jimmy Jay) - © 1994
Elle se baladait en chantant la, la, la quand
Je l'ai rencontrée j'aurais aimé être Lacan
Dés les premiers rapports, elle me fit du mal
J'étais le mâle et la femelle fait mal
Dieu sait qu'elle, sait quelles, séquelles
Acide et douce telle la citronnelle
La Miss me laisse par son acte con,
J'ordonne l'abscisse mais cela reste abscons.
J'ai un esprit sain dans un corps très sain
Je fais le bien mais elle est allée voir plus loin
J'en garde des séquelles mais je sais qu'elle sait
Que le silence est d'or, est d'or, alors je me tais.
Le silence est d'or
Sur la plage des costauds jouent aux dominos,
Elle me fait constater que j'ai moins d'abdominaux
Que je n'ai pas les triceps de Sylvester Stallone
Mais ça me froisse le cortex: "Je m'appelle Claude."
Dieu sait qu'elle, sait quelles, séquelles
Vivent ou vivotent dans mes aires sensorielles.
Pourtant classé non-macho, je n'étais pas collabo
Des mythes d'infériorité dont te taxait Rousseau
Mais Miss me nomme Lilliput comme chez Swift,
Du fait de mon mètre soixante-dix-huit
Oh ! Belle, elle est belle, elle est bonne, elle a du bol la demoiselle,
Elle se trouvait des défauts, je trouvais qu'elle était belle
J'en garde des séquelles mais je sais qu'elle sait
Que le silence est d'or, est d'or, alors je me tais
Aujourd'hui, je sais que j'ai été un imbécile;
Elle était presque ma presqu'île
Les beaux parleurs ont beau parler
La belladone reste à mes yeux de toute beauté
Seul Dieu sait quelles sont les séquelles
Incrustées dans ses yeux de miel
J'ai tenté de répondre à ses besoins
En m'inspirant du fin du fin
Cela fait des années que je suis classé dans les bons.
Mais bon, le son de son silence me fait monter d'un demi-ton.
Elle m'inspire tout comme le souvenir de son sourire
J'en garde des séquelles mais je sais qu'elle sait
Que le silence est d'or, est d'or, alors je me tais
DIEU AIT SON ÂME
(4:46) (C. M'Barali / D. Young - Pigale boom bass) - © 1994
Lorsque la vie a quitté ton corps
Tu quittas la Vallée de l'Ombre de la Mort
Des gens cotisent pour ta pierre tombale
Pendant que je secrète des perles lacrymales
La vie est une loterie,
Même si tu gagnes au final tu perds la vie
Un ou une de perdu, dix de retrouvés
Mais quand c'est un être cher, longtemps on peut chercher
On dit que rien ne se perd, tout se récupère
Mais tu es déjà retourné poussière
Des larmes humectent le costume,
Que je porte pour toi, à titre posthume
Il y a du monde autour de toi,
Des amis, tes amis qui tous prient pour toi,
Je me sens seul, tu dois l'être aussi.
Dans cette vie située après la vie
Le 16 mars 92 un homme est mort,
Dieu ait son âme ces vers sont pour son corps
L'argent n'a pas d'odeur, depuis peu je le sais
Il fait marcher le monde, et le monde sent mauvais
En classe de terminale, c'est classé et terminé,
L'éducation d'Élise vers la tune est axée,
Elle espère de belles pierres et de belles matières,
Ira chez le notaire avec un milliardaire,
Elle voulait être une star mais ne fut que starlette,
Dramatique était son art, mais elle fit du topless
Son corps est coté, son esprit ôté
Les plombs ont sauté,
Pourtant quelle beauté,
Son strip-tease paie le loyer,
Un type tease pour noyer son blues
Il l'attire dans sa tire, la tire puis lui tire dans le dos,
Sa pierre tombale est un joyau
Tout comme était son corps et sa chevelure d'or
Dieu ait son âme, ses vers sont pour son corps
Et quand la mort touche une demoiselle,
On s'aperçoit qu'au final elle était belle
Sais-tu que ton acte n'était pas du courage,
Hara-kiri au gaz pour un long voyage
Mes nuits sont agitées,
Je n'ai pas senti ton malaise, tes jeux de maux camouflés
Tu valais plus que ce toquard,
Ce pseudo Casanova de merde, ce célibatard
Tu le quittes mais tu nous quitte aussi,
Dieu ait ton âme, et le Diable cet abruti
Tu sais je ferais tout pour qu'il soit près de toi,
Certains l'aime chaud, pour toi il sera froid
Que les Mages de l'Extrême me condamnent à mort
Qu'ils aient son âme et les vers son corps
Nous irons te revoir tôt ou tard c'est la loi du sort
Dieu ait ton âme, ces vers sont pour ton corps
A DIX DE MES DISCIPLES
(3:44) (MC Solaar / Pigale boom bass) - © 1994
Je l'avais dis jadis à dix de mes disciples
L'esprit de 68 aujourd'hui se dissipe
On jette l'éponge, tandis qu'ils lançaient des pavés
La chanson engagée laisse place à la variét'
Et la dialectique new-age prend de l'essor
Flou artistique, Jordy disque d'or
L'industrie du disque dort d'un profond sommeil
Et la plèbe plébiscite et s'excite sur ce qu'elle aime
Et elle aime ce qu'on aime sur les radios F.M.
C'est le dernier "Ffff", d'un mythe de l'artiste
Qui s'est engagé sur des principes d'éthique
"Je ne sais plus" comme POSITIVE BLACK SOUL
Ce style est du SOLAAR et le message est dit "radicool"
Tranquille je me place sur le temps
Voici la FUNK MOB à nous dans un instant
Je l'avais dis jadis à dix de mes disciples (x2)
Je laisse parler mon âme le rap avait besoin d'aide
Il sort de la sclérose grâce au JAZZ
Pousse les limites de la boîte à rythmes
Ternaires sont les rythmiques et naissent les mêmes mythes
Le Jazz exprime depuis ses origines
Un feeling non mercantile une profondeur de style
C'était de la musique humaine évolutive
Une révolution musicale, une résistance active
Les milices musicales nous balancent à l'époque
Que c'est la dépravation, les négros et la dope
Alors je pèse soupèse ces kilos de foutaises niaises
An fait la synthèse, pour dire qu'en 96
Si le rap excelle, le Jazz en est l'étincelle
Qui flambe les modes qui sont à temps partiel
Je l'avais dis jadis à dix de mes disciples (x2)
Le style épistolaire continu car voici le fax
Les écrits restent et les paroles se plaquent au wax
Les rebelles bilingues parlent la langue de bois
Entrent dans le show-bizz et ensuite ne parlent pas
Je pèse, soupèse leurs kilos de foutaises niaises
En fait la synthèse, pour dire qu'en 93
C'est le consensus de Madame Tussaud
Les blaireaux et les mimes ont la faveur des gogos
Les stars du show-biz font de l'audimat
Sur les fils de Tito qui se serbo-croatent
De ma Z.U.P. je zappe mate et puis constate une attaque bosniaque
Et puis l'audimat claque !
Pourtant quand c'est Rambo, ce sont des artifices
Les infos sont les fils du Box-Office
Comme on le dit c'est fini, donc à plus, let's go,
MC Solaar pour un test de micro
LA FIN JUSTIFIE LES MOYENS
(4:57) (MC Solaar / Pigale boom bass) - © 1994
Je voulais à l'époque être au top, dans l'art du baby-foot
Faisais des demis quand les pros,
Les bêtes excellaient dans leur shoot
Ils buvaient un demi, passaient mes demis,
Injection, shoot, puis pêche
Moi je n'avais rien qu'un nombre relatif, la dèche
Un soir je mange des lychees, lis Nietzsche puis m'assoupis
C'est le fait d'être passif qui me fait tourner comme une toupie
J'éradique donc de moi l'anémie de volonté
C'est le Crépuscule des Idoles, le lendemain j'ai gagné
Mes fins ne sont pas énormes et mes moyens sont réduits
Comme ceux de ceux que je soutiens, pour ma part je m'instruis
Aucune lamentation parler c'est rien !agir c'est bien !
Avec une fin, qui elle, justifie les moyens
LA FIN JUSTIFIE LES MOYENS (x2)
Séduit par une femme j'ai des tendances troglodytes
Dites-moi si c'est un tort, si c'est le cas dois-je stoppe le trip
Quand Elle avec deux ailes vole vers moi
Je dégaine et je tire ou me déploie, près de la consentante proie
Si c'est échec et mat, bravo miss Kasparov
Mais je mate l'échec par la dialectique sophiste d'un faux philosophe
Respecte la fille facile tout comme celle qui se respecte, fils
Fais feu sur les feux de l'amour qui sont parfois des feux d'artifices
Angélique et Véronique sont les plus explicites
J'évite les Paola silicone et minous synthétiques
Alpiniste transalpin les reins superbes sont le terrain
De mes escapades et escalades, la fin justifie les moyens
LA FIN JUSTIFIE LES MOYENS (x2)
J'entre actuellement dans le troisième tiers temps
Après le temps mort musical, m'applique maintenant
Les fins doivent être bonnes, même dans la rébellion
Et quoiqu'il en soit les moyens doivent tendre vers le bon
Si ton but est d'être pilote, apprend à piloter
S'il est d'être responsable ne soit pas pistonné
S'il est d'être top modèle tente de te modeler
Sois belle et sois toi-même, va pas te faire lifter
J'ai vu des fins et des moyens obscurcir l'histoire
Matérialisme économique, aliénation du noir
J'ai vu un soir un type se goinfrer comme un triple chien
Il me dit tu vois Declo j'ai faim, et la faim justifie les moyens
LA FIN JUSTIFIE LES MOYENS (x2)
RELATIONS HUMAINES
(3:28) (MC Solaar - Bambi / Pigale boom bass) - © 1994
C'est avec la fluidité qui me caractérise
Que Bambi coule sur le tempo
Comme le caramel sur un Flandise
Il y a trop de violence au ciné, c'est moche
Ça déteint sur les mioches qui se battent lorsque sonne la cloche
Ils volent les répliques des truands, en font leurs idoles
Dupliquent leurs attitudes qui déplaisent à l'école
Tandis que leurs mères leur inculquent de bonnes manières
Ceux-ci rêvent d'avoir un frère comme Schwarzenegger
Tels sont les effets du grand écran sur les petits
Observe les faits divers, je vois que tu as saisi
Oublie un peu ta vidéo dont la haine est le thème
Et commence à vivre de vraies relations humaines
Underground et populaire est Laarso
À l'instar de la star des transport, le métro
Classe je me place en place avec classe
Parce que Laars casse la masse au son de cette basse
Piner derechef celle qui opinait du chef
Était l'occupation principale de mon ami Stéph'
Le black méga mac était pris dans un mic-mac
D'un côté le cœur et de l'autre crac-crac
Je ne lui demande pas d'avoir des amours platoniques
Mais que le côté cœur soit beaucoup plus tonique
Moi j'aime la province évincée par le système
On y trouve le vrai, le beau, les relations humaines
Je suis tenace, me mets en face du micro
Casse le tempo où passe ma voix qui l'enlace
Laisse de l'espace à celui qui soudain flotte
Comme un astronaute sur la musique et évite les fausses notes
Invité à une party dans mon voisinage
Je repère une fille puis passe à l'abordage
Au départ elle rechigne, trépigne
Puis cligne de l'œil, c'est un signe
Ses copines lui glissent quelques consignes
Nos anatomies collées sur cette musique que l'on aime
Merci Shabba Ranks pour ton Mister loverman
Tu es absent mais tu as fait beaucoup pour moi ce soir
Et même, hé hé, pour mes relations humaines, man.
PROSE COMBAT
(3:06) (C. M'Barali / Jimy Jay) - © 1994
Le reptile tranquille se faufile et gobe
L'air du temps du globe
La plèbe et le snob
Apprend surpris que le dilettante pense,
À devenir MC SOLAAR par correspondance
Cool tel un bab, bon comme Bob
C.O.B. de la pensée que le gogo baba gobe
Sans blague je m'éclate avec les gags de Dupontel
Aime au ciné le jeu de la belle Isabelle
Je mange de la musique, énergétique
Garde dans ma poche l'acolyte du mic
Mon Bic pratique un esthétique constat
Une technique unique nommée le prose combat
L'ex de mon ex, n'est pas tex ni mexicain
C'est un mec honnête net poussé par le bien
Bien entendu il se place avec classe
S'efface et fait surface tout se passe par passe passe
Passe-moi le mic et capte ces mots
"QUI SÈME LE VENT RÉCOLTE LE TEMPO"
Mon cerveau est pour mon stylo le moteur
Paix au système D, respect à Mc GYVER
Quand, avec une allumette il fait un catamaran
C'est marrant et je ris comme Fanny Ardant
Occasionnellement pourtant mon Bic se bat
Avec l'art subtil du prose combat
Cette fois le ciel est beau, je squatte ne solo
Sur un banc public près de Campo Formio
Je pense à l'SOS issu de mon esprit
"Allo papa tango Charly"
Le père de celle qui partagera mon Dunlopillo
Avait les idées proches de celle de J. M. le stylo
Hostile à mon style j'ai filé passé composé
Pour créer le plus que parfait
Elle suit son chemin, je suis le chemin
Tous les chemins mènent à l'homme dit le parchemin
Le papa gaga a pour dada des thèses cacas
Laarso néo-dada fait du prose combat