ANIMAL
(5:28) (F. Cabrel) - © 1989


Tu voudrais qu'elle t'aime
t'as changé tes manières,
tu prends des allures mondaines,
tu racontes seulement
tes voyages en première, en première.
Tu veux qu'elle t'estime,
tu sors tes plus belles lectures,
t'as vu des centaines de films,
t'expliques d'où viennent
ces tapis sur le mur, sur le mur.
Et y'a une heure où va retentir ... le signal.
Tu voudrais qu'elle rêve,
tu gardes un petit doigt en l'air,
tu parles de décalages horaires,
de plages blanches
à l'autre bout de la terre, de la terre.
(ou) Pourquoi pas Venise,
quand les fontaines s'allument,
en dessous des lumières grises,
on pourrait danser
sur le bord des lagunes, des lagunes.
Et y'a une heure où va retentir ... le signal,
un moment où tu vas t'sentir...
animal, animal, animal,
animal, animal.
Celui qui attend sous le déluge,
qui couche contre la porte,
celui qui crie, qui hurle
jusqu'à ce que tu sortes,
qui t'aime dans la voiture,
qui court quand tu appelles,
qui pleure, qui pleure, qui pleure
" Mon Dieu que les femmes sont belles !  
" Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu...  
" Que les femmes sont...  
Tu voudrais qu'elle danse,
qu'il y ait des fleurs partout par terre,
et dans le grand silence,
tu te sens capable de marcher sur la mer,
sur la mer.
Tu voudrais qu'elle t'aime,
tu sors tes plus belles lectures,
et t'en oublies certaines,
comme ces filles à plat posées sur tes murs,
sur tes murs.
Et y'a une heure où va retentir...
Le signal,
un moment où tu vas t'sentir...
animal, animal, animal,
animal, animal.
Animal,
le signal,
le signal,
animal...

C'EST ÉCRIT
(5:54) (F. Cabrel-R. Secco / M. Françoise) - © 1989


Elle te fera changer la course des nuages,
balayer tes projets, vieillir bien avant l'âge,
tu la perdras cent fois
dans les vapeurs des ports,
c'est écrit...
Elle rentrera blessée
dans les parfums d'un autre,
tu t'entendras hurler
" que les diables l'emportent,
Elle voudra que tu pardonnes,
et tu pardonneras,
c'est écrit...
Elle n'en sort plus de ta mémoire
/ Ni la nuit, ni le jour,
Elle danse derrière les brouillards
/ Et toi, tu cherches et tu cours.
Tu prieras jusqu'aux heures
ou personne n'écoute,
tu videras tous les bars
qu'elle mettra sur ta route,
t'en passeras des nuits
à regarder dehors.
c'est écrit...
Elle n'en sort plus de ta mémoire
/ Ni la nuit, ni le jour,
Elle danse derrière les brouillards
/ Et toi, tu cherches et tu cours,
Mais y'a pas d'amours sans histoires.
Et tu rêves, tu rêves...
Qu'est-ce qu'elle aime, qu'est-ce qu'elle veut ?
Et ces ombres qu'elle te dessine
autour des yeux ?
Qu'est-ce qu'elle aime ?
Qu'est-ce qu'elle rêve, qui elle voit ?
Et ces cordes qu'elle t'enroule autour des bras?
Qu'est-ce qu'elle rêve ?
Je t'écouterai me dire ses soupirs,
ses dentelles,
qu'à bien y réfléchir
elle n'est plus vraiment belle,
que t'es déjà passé
par des moments plus forts,
depuis ...
Elle n'en sort plus de ta mémoire
/ Ni la nuit, ni le jour,
Elle danse derrière les brouillards
/ Tu cherches et tu cours,
Mais y'a pas d'amours sans histoires
Oh tu rêves, tu rêves...
Elle n'en sort plus de ta mémoire
Elle danse derrière les brouillards
Et moi j'ai vécu la même histoire
Depuis je compte les jours...
Depuis je compte les jours...
Depuis je compte les jours...

SARBACANE
(4:09) (F. Cabrel) - © 1989


On croyait savoir tout sur l'amour
depuis toujours,
nos corps par cœur et nos cœurs
au chaud dans le velours.
Et puis te voilà bout de femme,
comme soufflée d'une sarbacane.
Le ciel a même un autre éclat
depuis toi.
Les hommes poursuivent ce temps
qui court depuis toujours,
voilà que t'arrives
et que tout s'éclaire sur mon parcours,
pendue à mon cou comme une liane,
comme le roseau de la sarbacane.
Le ciel s'est ouvert par endroits,
depuis toi.
Pas besoin de phrases ni de longs discours,
ça change tout dedans, ça change tout autour.
Finis les matins paupières en panne,
lourdes comme des bouteilles de butane,
j'ai presque plus ma tête à moi,
depuis toi.
Pas besoin de faire de trop longs discours,
ça change tout dedans, ça change tout autour,
pourvu que jamais tu ne t'éloignes,
plus loin qu'un jet de sarbacane,
j'ai presque plus ma tête à moi,
depuis toi.
Alors te voilà bout de femme,
Comme soufflée d'une sarbacane.
Le ciel s'est ouvert par endroits,
depuis toi.
Oh depuis toi...

ROSIE
(3:49) (Jackson Browne / D. Miller / Adapt. F. Cabrel) - © 1989


Elle était déjà là bien avant
que les camions ne viennent,
elle tournait comme une enfant,
une poupée derrière la scène.
C'était facile de lui parler,
on a échangé quelques mots,
je lui ai donné mon passe
pour qu'elle puisse entrer voir le show.
Elle s'est assise à côté de moi
sur des caisses de bière,
pendant que je mixais le son pour le groupe
sur la scène en arrière,
elle les fixait à s'en brûler la peau,
moi, je la trouvais tellement belle,
après le dernier morceau,
le batteur est parti avec elle.
Oh Rosie, tout est blanc,
tes yeux m'éclairent,
de t'avoir eue un instant,
j'étais tellement fier,
tout ce qu'il me reste à présent,
l'envie de tout foutre en l'air,
et de recommencer la nuit...
....Rosie.
Je suppose j'aurais dû deviner,
qu'elle venait pour les stars,
et m'empêcher de l'imaginer
dans mes bras plus tard,
depuis tout le temps que j'en tremble,
ce soir quand même j'ai compris,
faut pas dire à qui je ressemble,
faut dire qui je suis.
Oh Rosie, tout est blanc,
tes yeux m'éclairent,
de t'avoir eue un instant,
j'étais tellement fier,
tout ce qu'il me reste à présent,
l'envie de tout foutre en l'air,
et de recommencer la nuit...
Recommencer la nuit...
Rosie... Rosie...Rosie...Rosie

TOUT LE MONDE Y PENSE
(4:04) (F. Cabrel) - © 1989


Tout le monde y pense,
les hommes, les anges, les vautours,
y'a plus de distances,
personne qu'y ait les bras trop courts,
tout le monde espère,
même à l'arrière des arrière-cours,
tout le monde veut son billet retour,
d'amour, d'amour, d'amour, d'amour.
Son éclat de chance,
celui qui vous brûle, vous inonde,
mais le ciel s'en balance,
puisqu'il y en a pas pour tout le monde,
y'a des gens plein les urgences,
sous les lumières des abat-jour,
qui attendent leur billet retour,
d'amour, d'amour, d'amour, d'amour...
Ces anges qui dansent,
sur ces pistes trempées d'alcools,
dans ces caves immenses,
les cheveux collés aux épaules,
s'envolent en silence,
et s'éparpillent au petit-jour,
en cherchant des billets retour,
d'amour, d'amour, d'amour, d'amour...
Ces femmes qui s'avancent,
en tenant au bout de leurs bras,
ces enfants qui lancent,
des pierres vers les soldats,
c'est perdu d'avance,
les cailloux sur des casques lourds,
tout ça pour des billets retour,
d'amour, d'amour, d'amour, d'amour...
Les hommes, les anges, les vautours...
Personne qui ait les bras trop courts...
Tout le monde y pense...

JE SAIS QUE TU DANSES
(4:52) (F. Cabrel / J. P. Bucolo & F. Cabrel) - © 1989


J'aimerais que le temps s'accélère,
qu'il efface toutes nos scènes de guerre,
et que cette histoire recommence.
Y'a bien des nageurs qui reviennent,
y'a bien des forêts qui s'éteignent,
y'a bien des étoiles qui avancent.
Toi, je sais que tu danses.
.... Je sais que tu danses.
Je vois dans mes nuits écarlates,
des diables et des dieux qui se battent,
devant tes cheveux qui se balancent.
Pendant que mes forces s'évaporent,
pendant que mes mains cherchent ton corps,
dans toute l'épaisseur du silence.
Je sais que tu danses.
... Je sais que tu danses.
Je vois ton image partout,
des croix sur les endroits où,
depuis ton parfum se balance.

Je vois ton image partout...
Je ferai de mon mieux pour sourire,
je baisserai les yeux pour te dire,
combien les hivers sont immenses.
Sans que tu prononces une parole,
sans même que tes pieds touchent le sol.
Quand tu reviendras si t'y penses.
J'aimerais que tu danses.
... J'aimerais que tu danses.
Y'aura ton image partout,
des croix sur les endroits où,
depuis ton parfum se balance.
Y'aura ton image partout...
Y'aura ton image partout,
des croix sur les endroits où,
je vois ton corps en transparence.
Y'aura ton image partout...
... Y'aura ton image partout...

J'AI PEUR DE L'AVION
(3:55) (F. Cabrel) - © 1989


Des milliers d'hommes d'affaires,
le nez dans le journal,
rien d'autre à faire,
essayer de trouver ça normal,
j'ai pas de costume sombre,
j'ai pas de conversation,
et puis, j'ai peur de l'avion...
Bienvenue dans le piège,
une voix de velours,
qui dit, " sous votre siège
la veste de secours.  
Faut qu'il y en ait un qui tombe,
c'est peut être le bon,
j'ai peur de l'avion..
Tous les bruits sont bizarres,
toutes les odeurs suspectes,
même couché dans le couloir,
je veux qu'on me respecte
J'aimerais faire comme tout l'monde,
trouver ça naturel,
d'être expulsé d'une fronde,
jusqu'au milieu du ciel.
Qu'elle parait minuscule
cette piste en béton,
j'ai peur de l'avion...
Si jamais on se pose,
ailleurs que dans les branches,
je propose de suivre
toutes les messes de dimanche,
je jure que je rentre à pied à la maison,
y'a rien à faire, rien à faire,
j'ai peur de l'avion..
Peur de l'avion..
Peur de l'avion..
Peur de l'avion...

DORMIR DEBOUT
(4:49) (F. Cabrel) - © 1989


J'ai dû dormir debout,
pas un mot, pas un geste,
l'homme qui pouvait sauver l'amour
est parti sans laisser d'adresse.
Quelque part au ciel,
j'attends des nouvelles,
mais les étoiles sont floues.
Il tombe autant de pluie
que tout l'amour qu'il mérite,
l'homme qui courait après Lucie
est parti quand même un peu vite.
Dans les mauvaises fables,
dans les vents de sable,
le diable est partout.
J'ai dû dormir debout.
...Dormir debout.
C'est une histoire de fous,
tout ce vide que tu laisses,
l'homme qui pouvait sauver l'amour
est parti sans laisser d'adresse.
Au ciel quelque part, difficile à voir,
quand t'es K.O. debout.
Des millions de lumières,
accrochées aux barrières,
de ce temps qui gâche tout,
comme des signaux pour lui dire,
qu'y a déjà des rivières,
au milieu des déserts,
et des champs de cailloux,
et qu'on lui garde surtout,
et qu'on lui garde surtout,
sa place au milieu de nous
au milieu de nous
juste au milieu de nous
pour tout le temps qu'il nous reste
l'homme qui pouvait sauver l'amour
est parti sans laisser d'adresse.
Depuis le fond du ciel
jusqu'aux murs des hôtels
les étoiles sont floues
j'ai dû dormir debout
dormir debout
J'ai dû dormir debout
dormir debout
J'ai dû dormir
debout.

PETITE SIRÈNE
(3:47) (F. Cabrel / J. P. Bucolo) - © 1989


Pleure pas petite sirène,
la ville dort encore,
ton histoire commence à peine.
Pleure pas petite sirène,
le jour attend dehors,
dans les brumes des fontaines.
Ce matin est si clair,
ce silence est si doux,
des paroles d'hommes flottent dans l'air,
tout le monde a rendez-vous.
La nuit est passée toute entière,
creusée sur nos joues.
tu déchires tout d'un trait de lumière,
et c'est la vie tout à coup... La vie tout à coup.
Pleure pas petite sirène,
la ville dort encore,
ton histoire commence à peine.
Pleure pas petite sirène,
le jour attend dehors,
dans les brumes des fontaines.
Ça se voit que tu viens de chez les anges
t'es belle comme tout.
Ça se voit que nos manières te dérangent,
et ces lumières partout.
Tous ces fantômes qui te touchent,
ces mains qui te secouent,
cette bouffée d'air froid dans ta bouche.
c'est la vie tout à coup... La vie tout à coup.
Pleure pas petite sirène,
la ville dort encore,
ton histoire commence à peine.
Pleure pas petite sirène,
le jour attend dehors,
dans les brumes des fontaines.
Voilà que tu viens comme une reine,
juste à la pointe du jour,
avec dans son écho de porcelaine,
ton appel au secours.
Comme un signal pour que s'égraine,
ce temps qui s'enfuit à son tour,
d'abord les heures, les jours, les semaines,
et puis les années d'amour...
Les années d'amour.
Pleure pas petite sirène,
la ville dort encore,
ton histoire commence à peine.
Pleure pas petite sirène,
le jour attend dehors,
dans les brumes des fontaines.
Pleure pas petite sirène...
Pleure pas petite sirène,
le jour attend dehors,
dans les brumes des fontaines.

LE PAS DES BALLERINES
(6:19) (F. Cabrel) - © 1989


Pour elle le pas des ballerines,
pour moi le vol noir des corbeaux.
Pour elle le turquoise des piscines,
pour moi la rouille des barreaux.
J'ai donné dix ans de ma vie,
pour ses yeux clairs comme de l'eau,
j'ai jamais vu de ballerines,
sur la paille des cachots.
Chez elle le cuir des limousines,
et des sourdines aux pianos,
et chez moi, le vacarme des cantines,
le souffle des bourreaux.
J'ai donné dix ans de ma vie,
pour ses yeux clairs comme de l'eau,
pour cette veilleuse
qui suit mes doigts sur la photo.
Y'a un homme qui tombe
les yeux dans la rigole,
dans la rue principale,
les lumières qui tournent,
les jurés me regardent,
il va falloir que je parle.
La lame est dans ma poche,
si c'est elle que t'aimes,
il faut que tu le fasses.
Les lumières s'approchent,
le cri des sirènes
mais c'était une impasse.
Et tout le temps que ça dure...
...Oh tout le temps que ça dure...
... Tout le temps que ça dure.
Les amitiés bizarres et les livres pornos.
Dedans, l'eau noire des machines,
les odeurs de caniveaux,
et dehors le soleil médecine
aux crinières des chevaux.
J'ai donné dix ans de ma vie,
pour ses yeux clairs comme de l'eau,
elle m'aime encore, elle m'a écrit,
je change d'air bientôt...
Elle m'aime encore, elle m'a écrit,
je change d'air bientôt...
Elle m'aime encore...
Elle m'aime encore...
Elle m'aime encore...
Elle m'aime encore...
Elle m'aime encore...