INDESTRUCTIBLE
() (Bernard Swell) - © 1998


Dans les antichambres obscures 
On se retourne vers l’enfance 
Pour y traquer les blessures 
Les raisons de nos souffrances 

On devine derrière le mur 
La beauté d’un ciel immense 
Le pardon d’après l’offense 
Et la vie paraît moins dure 

Indestructible, on est indestructible 
Indestructible, tout nous paraît possible 

On déambule en silence 
Dans les couloirs de la peur 
On se joue l’indifférence 
Dans les rues de la douleur 

On continue notre errance 
Entre le bien et le mal 
Entre l’eau pure et l’eau sale 
Mais toujours avec élégance 

Indestructible, on est indestructible 
Indestructible, une âme inamovible 

Une symphonie de malheur 
Un opéra de lassitude 
J’voudrais partir avant l’heure mais l’attitude 
Ca m’fait bien trop peur 
Indestructible, on est indestructible 
Indestructible, un parfait cœur de cible 

Une existence à rêver 
D’une éternité d’avance 
Puis la mort à tutoyer 
Comme une vieille connaissance 

Indestructible, on est indestructible 

Indestructible, mais beaucoup trop sensible 
Indestructible, une âme inamovible 
Indestructible, un parfait cœur de cible 
Indestructible, tout nous paraît possible 
Indestructible, tout nous paraît possible

LES TYRANS
() (Véronique Sanson) - © 1998


Vous croyez que j’étais costaud 
Et vous aviez raison 
Dans l’au-delà je rejoindrai tous les tyrans 
Ils ont des comptes à me rendre 
Mao, Pétain,Staline, Hitler, Mussolini, Chou En-Lai, Tchang Kaï-Chek, 
Gengis Khan, Attila, Pol Pot, Guillaume le Conquérant, Rudolph Hess, Eichman 
Tous les rois imbéciles 
Qui n’ont régné qu’en tuant 

J’ai toujours vécu dans un monde d’hommes 
En plein sourire dans un non-dit 
Celui qui a mangé la pomme 
C’est pas une femme 
Dieu me l’a dit 

Tous n’ont été que violence 
Et constructeurs de destruction 
Et si les vraies valeurs leur manquent 
Je peux leur vendre mes illusions 

Je renaîtrai toujours de mes cendres 
Qu’ont provoqué leurs incendies 
Pathétiques, miséreuses et dantesques 
Impitoyables et sans merci 

Vous croyez que j’étais costaud 
Et vous aviez raison 
Dans l’au-delà je rejoindrai tous les tyrans 
Ils ont des comptes à me rendre 
Pinochet, Ceaucescu, Franco, Mobutu, Noriega et Duvallier 
Bokassa, Amin Dada, Néron, Torquemada 
Tous les rois imbéciles 
Qui n’ont régné qu’en tuant 

Je ne vivrai pas dans un mouroir 
Personne n’aura jamais ma peau 

Mes solitudes obligatoires 
Resteront clouées dans mon dos 
Au plus profond de mes espoirs 
J’ai crû qu’on m’enverrait plus haut 
Celui qui est venu me voir 
Avait du venin dans ses os 
Il ne saura jamais, jamais la fin de l’histoire

UN AMOUR QUI M'IRAIT BIEN
() (Bernard Swell) - © 1998


Le ciel peut toujours s’écrouler 
La nuit peut toujours se déchirer 
Il est là près de moi 
Je l’ai choisi tout bas 
Je l’ai laissé faire 
C’est un amour qui m’irait bien 

Puisque mon âme est si légère 
Qu’elle peut enfin quitter la terre 
Laisser mon corps à ses douleurs 
Comme un univers qui se meurt 
Depuis le fond de mon sommeil 
De cette galaxie sans soleil 
J’espère encore vivre demain 
Je cherche un amour qui m’irait bien 

Alors pourquoi cette attitude 
Cet isolement toujours plus rude 
Je renonce à l’ennui de cette toute petite vie 
Qu’on a voulu pour moi 
Plutôt me taire que de dire oui 

Et si la vie loin des lumières 
Est parfois lourde et sans mystère 
Elle a le mérite de me plaire 
Quoiqu’en disent les langues de vipères 
Toutes ces attaches et tous ces liens 
Inscrits dans les lignes de ma main 
J’espère les vivre encore demain 
Je cherche un amour qui m’irait bien 

Et ce désir de tout détruire 
L’irrésistible envie de fuir 
Lorsque le bonheur se dévoile 

Limpide et clair mais sans étoiles 
Je lui ferai mordre la poussière 
C’est le prix fort de mon enfer 
J’espère encore vivre demain 
Je cherche un amour qui m’irait bien.

HÔTEL BIRON-CHAMBRE 22
() (Véronique Sanson) - © 1998



HISTOIRE SANS INTÉRÊT
() (Véronique Sanson) - © 1998


J’voudrais vous parler d’un garçon 
Histoire sans intérêt 
C’est juste une illusion 
Amère comme du café 
Banale comme cette chanson 
Sans raison, sans raison, sans raison 

Je voudrais qu’ça passe 
Avant que ça m’lasse 
Et je sais où la vie nous dépasse 
Mais j’le sais pas par cœur du tout, du tout 
Et vous ? 

Je voudrai vous parler des chansons 
Qui illuminent nos têtes 
Et qui font d’un frisson 
Une attente de la fête 
Banale comme un lampion 
Sans couleurs, sans odeurs, sans lueurs 

Je voudrais qu’ça passe 
Avant que ça m’lasse 
Et je sais où la vie nous dépasse 
Mais j’le sais pas par cœur du tout, du tout 
Et vous ? 


J’voudrais vous parler d’un garçon 
Histoire sans intérêt 
C’est juste une illusion 
Amère comme du café 
Banale comme cette chanson 
Sans raison, sans raison, sans raison 

Je voudrais qu’ça passe 
Avant que ça m’lasse 
Et je sais où la vie nous dépasse 


Mais j’le sais pas par cœur du tout, du tout 
Et vous ? 
Mais j’le sais pas par cœur du tout, du tout 
Et vous ? 
Mais j’le sais pas par cœur du tout, du tout 
Et vous ?

LES FIANCÉS
() (Véronique Sanson) - © 1998


Les fiancés de jour 
Sans solitude aucune 
A quelqu’un ou quelqu’une 
Et du temps qui avance 
Qui défie la rancune 
C’est comme ça que l’on vit 

Les fiancés de nuit 
Se regardent en silence 
Dans leurs yeux y’a des lits 
Ils savent tout d’avance 
Ce que sera leur nuit 
La puissance de l’envie 
Et la force de l’oubli 

La nuit c’est quelque chose 
Qu’on aime bien, qu’on sent, qu’on sait bien 
On la connaît par cœur 
Le jour, pas pareil, 
Mais c’est bien le soleil 
Dans nos yeux 
On se réveille par cœur 

Les fiancés de jour sont timides et petits 
Ne pensent qu’à l’amour 
Qu’ils détestent et qu’ils fuient 
Il leur manque la rage 
Que donne le courage 
De terrasser l’ennemi 

La nuit c’est quelque chose 
Qu’on aime bien, qu’on sent, qu’on sait bien 

On la connaît par cœur 
Un jour, pas pareil, 
Mais c’est bien le soleil 
Dans nos yeux 
On se réveille par cœur

UN ÊTRE IDÉAL
() (Bernard Swell) - © 1998


Est-ce qu'on respire encore
Quand on s'endort?
Est-ce qu'on peut vraiment vivre
après la mort?
Cet Eden qu'on espère
Qu'est-ce que ça peut bien faire

Faut-il pour être sur d'avoir son nom sur la liste
Être divinement égoiste comme un Bouddha jamais triste?
Un être idéal

D'où viennent ces nuages
Dans la paix du ciel?
Où s'cache le courage
quand la haine est sur les lèvres?
Un peu plus d'élégance
On est tout d'même en France

Faut-il malgré c'que disent la morale et l'éthique
Être divinement égoïste
Comme un Bouddha jamais triste?

Un être idéal
Quelqu'un de normal
Ni Gandhi, ni Superman
Tout c'qu'il faut d'âme
Pour être là quand on a mal

À quoi ça sert l'amour
Si c'est comme une arme
Dont la blessure met le sel dans les larmes?
Ce goût de fiel amer
Ne plus jamais s'y faire

Faut-il pour mettre fin à cette douleur qui insiste
Être divinement égoïste
Comme un Bouddha jamais triste?

Un être idéal,
Quelqu'un de normal
Ni Ghandi, ni Superman
Tout c'qu'il faut d'âme
Pour être bien quand on a mal

Faut-il pour être sûr d'avoir son nom sur la liste
Être divinement égoïste
Comme un Bouddha jamais triste?

Un être idéal
Quelqu'un de normal
Ni Gandhi, ni Superman
Tout c'qu'il faut d'âme
Pour être bien quand on a mal

DANS LA MÊME VILLE
() (Bernard Swell) - © 1998


Maudit soit le temps qui passe 
Maudit soit ce qu’il en reste 
L’habitude est une impasse 
Dieu sait combien je la déteste 

Maudits soient les mots qui cassent 
Maudits ces non-dits qui laissent 
Ces traces de doutes sous la surface 
Y’a que l’amour qui les efface 

On dort dans la même ville 
Pas dans la même vie 
Mais sous la même étoile 
Qui nous as réunis 
On dort dans la même ville 
Pas dans le même lit 
Mais c’est la même histoire 
Tranquille et si fertile 
En regrets inutiles 

Maudite soit la guerre qui lasse 
Maudit soit le bât qui blesse 
Le défaut de la cuirasse 
C’est dans le cœur qu’il se cache 
Et j’ai bien peur qu’il me lâche 


On dort dans la même ville 
Pas sous le même toit 
Mais chacun sur son île 
Isolés mais fragiles 
On dort dans la même ville 
On meurt d’une même envie 
Retrouver la mémoire 
D’un future imparfait 
Qu’la vie nous a volé 

Maudite la beauté du geste 
Maudit l’art de la tendresse 
Mais j’donnerais juste pour y croire 
Tout l’or du monde qui nous sépare 

On dort dans la même ville 
Pas dans la même vie 
Mais sous la même étoile 
Qui nous as réunis 
On dort dans la même ville 
Pas dans le même lit 
Mais c’est la même histoire 
Fragile et dérisoire 

On dort dans la même ville 
Pas sous le même toit 
Mais chacun sur son île 
Isolés mais fragiles 
On dort dans la même ville 
On meurt d’une même envie 
Retrouver la mémoire Fragile et dérisoire 

On dort dans la même ville 
Pas dans la même vie 
Mais sous la même étoile 
Qui nous as réunis

J'AI L'HONNEUR D'ÊTRE UNE FILLE
() (Véronique Sanson) - © 1998


J’aurais voulu être un garçon 
Les yeux clairs, les cheveux longs 
Et pas sage 
Tout seul et sans bagage 

Mais j’ai l’honneur d’être une fille 
Qu’on câline, qu’on déshabille 
Lentement 
Avec des sentiments 

J’aurais tout fait de mon mieux 
Petite violence au fond des yeux 
Oh pour les faire taire j’aurais tiré sur eux 
Et j’aurais pas été peu fière 
Que leurs toutes petites misères 
De désenchantés soient passées par eux 

J’aurais sauté dans un train 
Mon sac à dos, trois sous en main 
Vers le sud 
Comme à mon habitude 
J’aurais voulu jouer aux billes 
Pour un dollar pour une broutille 
Avec eux 
Avec leurs jolis yeux 

J’avais la force au bout des doigts 
Et j’aurais pu les tuer comme ça 
Mais pour me taire j’aurais tiré sur moi 
J’aurais bafoué tous leurs dieux 
Petite violence au fond des yeux 
Mais pour ma liberté j’en aurais tué un peu 

Je m’suis collé toutes les peines 
Lentement on tisse sa haine 
En dormant 
Sans aucun sentiment 
J’avais l’amour au bout des doigts 

Qui s’endormait jamais sans moi 
Et pour le faire taire j’aurais tiré sur moi 
Et la lumière qui fait ma loi 
Resplendissait bien plus que moi 
Et puis pour qu’elle brille j’en aurais tué des tas

JE ME SUIS TELLEMENT MANQUÉE
() (Véronique Sanson) - © 1998


C’est une histoire de folle
Qui commence vraiment bien
C’est devenu rock’n roll
Presque tous les matins
Et puis des jours ignobles
Ont saboté ma fête
J’ai cru que je devenais folle
J’ai cru que je perdais la tête

Je me suis tellement manquée
Je me suis tellement fait de mal
J’ignorais tout des gens
Ca me paraissait normal
Je m’étais tellement trahie
J’avais rendu les armes
Et j’ai tout démoli
A cause d’une petite larme

C’était mon Lucifer
Qui tremblait devant moi
C’est pas que j’en sois bien fière
Mon hôte était à moi
Je pleurais des larmes de kirsh
Aux petites heures du matin
Dommage qu’il faille qu’on triche
Avec tous nos chagrins

Je me suis tellement manquée
Je me suis tellement maudite
Je me sentais violée
Diminuée et petite

Je m’étais tellement perdue
Dans une flamme allumée
J’ai une longueur d’avance
Sur toute l’éternité

J’ai du mal à vous le dire
Tellement honte d’en sourire
Heureusement que j’ai eu mal
Tout ça était fatal

Ca me fait rire qu’à moitié
Ca me fait rire en silence
S’il me reste un sanglot
Une petite lampe allumée dans mon âme
Je les offrirai aux autres
Je me suis pardonnée