EMMÈNE-MOI
(3:07) (Clément & Reynolds / G. Allwright) - © 1969


J'ai voyagé de Brest à Besançon
Depuis La Rochelle jusqu'en Avignon
De Nantes jusqu'à Monaco
En passant par Metz et St-Malo
Et Paris
Et j'ai vendu des marrons à la foire de Dijon
Et la barbe à papa.

Refrain

Emmène-moi
Mon cœur est triste et j'ai mal aux pieds
Emmène-moi
Je ne veux plus voyager.

J'ai dormi toute une nuit dans un abreuvoir
J'ai attrapé la grippe et des idées noires
J'ai eu mal aux dents et la rougeole
J'ai attrapé des rhumes et des petites bestioles
Qui piquent
Sans parler de toutes les fois que j'ai coupé mes doigts
Sur une bonite à sardines.


 

Au refrain


Je les vois tous les deux comme si c'était hier
Au coucher du soleil Maman mettant l'couvert
Et mon vieux papa avec sa cuillère
Remplissant son assiette de pommes de terre
Bien cuites
Et les dimanches Maman coupant une tranche De tarte aux pommes.

Au refrain

PETITES BOITES
(2:43) (Malvina Reynolds / G. Allwright) - © 1969


Petites belles très étroites
Petites boîtes faites en ticky-tacky
Petites bottes, petites bottes petites boîtes toutes pareilles
Y a des rouges, des violettes
Et des vertes très coquettes
Elles sont toutes faites en ticky-lacky
Elles sont toutes toutes pareilles.

Et ces gens-lâ dans leurs bottes
Vont tous à l'université,
On les met tous dans des boîtes,
Petites boîtes toutes pareilles
Y a des médecins, des dentistes,
Des hommes d'affaires et des avocats
Ils sont tous tous faits de ticky-tacky
Ils sont tous tous, tous pareils.

Et ils boivent sec des martinis
Jouent au golf toute l'après-midi
Puis ils font de jolis enfants
Qui vont tous tous à l'école
Ces enfants partent en vacances
Puis s'en vont à l'université
On les met tous dans des bottes
Et ils sortent tous pareils.

Les garçons font du commerce
Et deviennent pères de famille
Ils bâtissent de nouvelles belles
Petites bottes toutes pareilles
Puis ils règlent toutes leurs affaires
Et s'en vont dans des cimetières
Dans des boîtes faites en ticky-tacky
Qui sont toutes toutes toutes pareilles.

LE JOUR DE CLARTÉ
(2:29) (Peter Yarrow - P. Stookey / G. Allwright) - © 1969


On peut chanter tous les poèmes des sages,
On peut parler de l'humilité
Mais il faut s'unir pour abolir
Injustice et pauvreté.
Les hommes sont tous pareils,
Ils ont tous le même soleil.
Il faut, mes frères, préparer
Le jour de clarté,
Quand tous les affamés
Et tous les opprimés
Entendront tous l'appel,
Le cri de liberté,
Toutes les chaînes brisées
Tomberont pour l'éternité.

On peut discuter sur les droits de l'homme,
On peut parler de fraternité
Mais qu'les hommes
Soient jaunes ou blancs ou noirs,
Ils ont la même destinée.
Laissez vos préjugés,
Rejetez vos vieilles idées,
Apprenez seulement l'amitié
Pour que les affamés
Et tous les opprimés
Entendent tous l'appel,
Le cri de la liberté.
Toutes les chaînes brisées
Tomberont pour l'éternité.

On n'veut plus parler de toutes vos guerres
Et on n'veut plus parler
D' vos champs d'honneur
Et on n'veut plus rester les bras croisés
Comme de pauvres spectateurs.
Dans ce monde divisé,
Il faut des révoltés
Qui n'auront pas peur de crier
Pour que les affamés
Et tous les opprimés
Entendent tous l'appel,
Le cri de la liberté.
Toutes les chaînes brisées
Tomberont pour l'éternité.

SUZANNE
(4:07) (L. Cohen / G. Allwright) - © 19--


Suzanne t'emmène écouter les sirènes.
Elle te prend par la main
Pour passer une nuit sans fin.
Tu sais qu'elle est à moitié folle,
C'est pourquoi tu veux rester.
Sur un plateau d'argent,
Elle te sert du thé au jasmin
Et quand tu voudrais lui dire
Tu n'as pas d'amour pour elle,
Elle t'appelle dans ses ondes
Et laisse la mer répondre
Que et depuis toujours tu l'aimes.

Refrain
Tu veux rester à ses côtés.
Maintenant, tu n'as plus peur
De voyager les yeux fermés.
Une flamme brûle dans ton cœur.

Il était pêcheur, venu sur la terre
Qui a veillé très longtemps
Du haut d'une tour solitaire
Et quand il a compris que seuls
Les hommes perdus le voyaient,
Il a dit qu'il voguerait
Jusqu'à ce que les vagues nous libèrent,
Mais lui-même fut brisé
Bien avant que le ciel s'ouvre,
Délaissé et presqu'un homme,
Il a coulé sous votre sagesse
Comme une pierre.

Refrain

Suzanne t'emmène écouter les sirènes.
Elle te prend par la main
Pour passer une nuit sans fin.
Comme du miel, le soleil coule
Sur Notre Dame des Pleurs.
Elle te montre où chercher
Parmi les déchets et les fleurs.
Dans les algues, il y a des rêves,
Des enfants au petit matin
Qui se penchent vers l'amour.
Ils se penchent comme ça toujours
Et Suzanne tient le miroir.

Tu veux rester à ses côtés.
Maintenant, tu n'as plus peur
De voyager les yeux fermés,
Une blessure étrange dans ton cœur.

PETIT GARÇON
(1:53) (Roger Miller / G. Allwright) - © 19--


Dans son manteau rouge et blanc
Sur un traîneau porté par le vent
Il descendra par la cheminée
Petit garçon il est l'heure d'aller se coucher.

Tes yeux se voilent
Ecoute les étoiles
Tout est calme, reposé
Entends-tu les clochettes tintinnabuler?
Et demain matin petit garçon
Tu trouveras dans tes chaussons
Tous les jouets dont tu as rêvé
Petit garçon il est l'heure d'aller se coucher.
bis

DEMAIN SERA BIEN
(3:54) (L. Cohen / G. Allwright) - © 19--


Il m'arrive quelquefois de rêver au Passé,
Nous avons juré éternelle fidélité.
Tu continuais à m'aimer, je commençais à jeûner,
Maintenant, je suis trop maigre, ton amour m'a dépassé. 

Mais je vois dans tes yeux, et je vois ton sourire,
Et je sais que demain, que demain, que demain, que demain sera bien. 

Je choisis les chambres où je vis avec soin,
Les fenêtres sont petites, sur les murs il n'y a rien.
Il n'y a qu'un seul lit, et une seule prière,
Et j'attends toutes les nuits que tu m'apporte la lumière. 

Mais je vois dans tes yeux, et je vois ton sourire,
Et je sais que demain, que demain, que demain, que demain sera bien. 

Quelquefois, je la vois se déshabillant pour moi
Elle est douce comme l'amour a voulu qu'elle soit.
Elle est libre comme le vent qui caresse l'eau.
Il faut pas que j'oublie un souvenir si beau. 

Et je vois dans ses yeux, et je vois son sourire,
Et je sais que demain, que demain, que demain, que demain sera bien. 

Mais je vois dans ses yeux, et je vois son sourire,
Et je sais que demain, que demain, que demain, que demain sera bien.

QU'AS-TU APPRIS À L'ÉCOLE ?
(2:19) (Tom Praxton / G. Allwright) - © 19--


Refrain
Qu'as-tu appris à l'école, mon fils,
À l'école, aujourd'hui ?
Qu'as-tu appris à l'école, mon fils,
À l'école, aujourd'hui ?

J'ai appris qu'il n'faut mentir jamais,
Qu'il y a des bons et des mauvais,
Que je suis libr' comme tout le monde,
Même si le maître parfois me gronde.
C'est ça qu'on m'a dit à l'école, papa,
C'est ça qu'on m'a dit à l'école.

Refrain

Que les gendarmes sont mes amis
Et tous les juges très gentils,
Que les criminels sont punis pourtant,
Mêm' si on s'trompe de temps en temps.
C'est ça qu'on m'a dit à l'école.

Refrain

Que le gouvernement doit être fort,
A toujours raison et jamais tort.
Nos chefs sont tous très forts en thème
Et on élit toujours les mêmes.

Refrain

J'ai appris que la guerr' n'est pas si mal,
Qu'il y en a des grandes et des spéciales,
Qu'on s'bat souvent pour son pays
Et p't-êtr' j'aurai ma chance aussi.

JOLIE BOUTEILLE, SACRÉE BOUTEILLE
(2:44) (Tom Praxton / G. Allwright) - © 19--


Refrain
Jolie bouteille, sacrée bouteille,
Veux-tu me laisser tranquille ?
Je veux te quitter.
Je veux m'en aller.
Je veux recommencer ma vie.

J'ai traîné dans tous les cafés.
J'ai fait la manche bien des soirs.
Les temps sont durs.
J'suis même pas sûr
De me payer un coup à boire.

Refrain

J'ai mal à la tête
Et les punaises me guettent,
Mais que faire dans un cas pareil.
J'demande souvent aux passants
De me payer un coup à boire.

Refrain

Dans la nuit, j'écoute la pluie,
Un journal autour des oreilles.
Mon vieux complet est tout mouillé
Mais j'ai toujours ma bouteille.

Refrain

Chacun fait ce qui lui plaît.
Tout le monde veut sa place au soleil
Mais moi j'm'en fous.
J'n'ai rien du tout,
Rien qu'une jolie bouteille.

Refrain

IL FAUT QUE JE M'EN AILLE
(3:49) (G. Allwright) - © 1969


Le temps est loin de nos vingt ans,
Des coups de poings, des coups de sang,
Mais qu'à c'la n'tienne, c'est pas fini.
On peut chanter quand le verre est bien rempli.

Refrain
Buvons encore une dernière fois
A l'amitié, l'amour, la joie.
On a fêté nos retrouvailles.
Ca m'fait de la peine,
Mais il faut que je m'en aille.

Et souviens-toi de cet été,
La première fois qu'on s'est saoulé.
Tu m'as ram'né a la maison.
En chantant, on marchait a reculons.

Refrain

Je suis parti changer d'étoile.
Sur un navire, j'ai mis la voile
Pour n'être plus qu'un étranger,
Ne sachant plus très bien ou il allait.

Refrain

J't'ai raconté mon mariage
A la mairie d'un p'tit village.
Je rigolais dans mon plastron
Quand le maire essayait d'prononcer mon nom.

Refrain

J'n'ai pas écrit toutes ces années
Et toi aussi, t'es marié.
T'as trois enfants à faire manger
Mais j'en ai cinq, si ca peut te consoler.

Refrain

ÇA JE NE L'AI JAMAIS VU
(2:25) (G. Allwright) - © 19--


J'entre à la maison, l'autre nuit, j'avais bu un peu de vin.
J'ai vu un ch'val dans l'écurie où je mettais le mien,
Alors j'ai dit à ma p'tite femme : "Veux-tu bien m'expliquer :
Y'a un ch'val dans l'écurie à la place de mon bidet ?"

"Mon pauvre ami, tu n'vois pas clair, le vin t'a trop saoulé.
Ce n'est qu'une vache à lait que ta mère m'a donnée."
Dans la vie, j'ai vu pas mal de choses bizarres et saugrenues,
Mais une selle sur une vache à lait, ça je n'l'ai jamais vu.

La nuit suivante j'entre chez moi, j'avais bu un peu de vin.
J'ai vu un chapeau accroché où j'accrochais le mien,
Alors j'ai dit à ma p'tite femme : "Veux-tu bien m'expliquer :
Qu'est-ce que c'est qu'ce chapeau à la place de mon béret ?"

"Mon pauvre ami, tu n'vois pas clair, le vin t'a trop saoulé.
Ce n'est qu'une vieille casserole que grand-mère m'a donnée."
Dans la vie j'ai vu pas mal de choses bizarres et saugrenues,
Mais une vieille casserole en feutre, ça je n'l'ai jamais vu.

Une nuit plus tard j'entre chez moi, j'avais bu un peu de vin.
Sur une chaise, j'ai vu un pantalon où je posais le mien,
Alors j'ai dit à ma p'tite femme : "Je voudrais bien savoir
Pourquoi ce pantalon est gris, le mien est toujours noir."

"Mon pauvre ami, tu n'vois pas clair, le vin t'a trop saoulé.
Ce n'est rien qu'un vieux chiffon que maman m'a donné."
Dans la vie j'ai vu pas mal de choses, mais ça c'est un mystère,
Un chiffon avec deux tuyaux et une fermeture éclair.

En titubant, j'entre chez moi, je suis resté baba.
J'ai vu une tête sur l'oreiller qui n'me ressemblait pas,
Alors j'ai dit à ma p'tite femme : "Peux-tu m'expliquer ça :
Qu'est-ce que c'est qu'cette tête-là, je ne pense pas que c'est moi !"

"Mon pauvre ami, tu n'vois pas clair, le vin t'a trop saoulé.
Ce n'est qu'un vieux melon que grand-mère m'a donné."
Des prix de concours agricoles, j'peux dire que j'en ai eus,
Mais une moustache sur un melon, ça je n'l'ai jamais vu.

QUI A TUÉ DAVY MOORE ?
(2:36) (Bob Dylan / G. Allwright) - © 1969


Refrain
Qui a tué Davy Moore ?
Qui est responsable
Et pourquoi est-il mort ?

Ce n'est pas moi dit l'arbitre
Pas moi, ne me montrez pas du doigt
Bien sûr, j'aurais peut-être pu le sauver
Si au huitième j'avais dit "assez !"
Mais la foule aurait sifflé
Ils en voulaient pour leur argent tu sais
C'est bien dommage mais c'est comme ça
Il y en a d'autres au-dessus de moi
C'est pas moi qui l'ai fait tomber
Vous ne pouvez pas m'accuser

Refrain

Ce n'est pas nous dit la foule, en colère
Nous avons payé assez cher
C'est bien dommage mais entre nous
Nous aimons un bon match c'est tout
Et quand ça barde on trouve ça bien
Mais vous savez, on y est pour rien
C'est pas nous qui l'avons fait tomber
Vous ne pouvez pas nous accuser

Refrain

Ce n'est pas moi dit son manager à part
...en tirant sur un gros cigare
C'est difficile à dire à expliquer
J'ai cru qu'il était en bonne santé
Pour sa femme ses enfants, c'est bien pire
Mais s'il était malade, il aurait pu le dire
C'est pas moi qui l'ai fait tomber
Vous ne pouvez pas m'accuser

Refrain

Ce n'est pas moi dit le journaliste à La Tribune
Tapant son papier pour la une
La boxe n'est pas en cause tu sais
Dans un match de foot y'a autant de danger
La boxe est une chose saine
Ça fait parti de la vie américaine
C'est pas moi qui l'ai fait tomber
Vous ne pouvez pas m'accuser

Refrain

Ce n'est pas moi dit son adversaire lequel
... a donné le dernier coup mortel
De Cuba il a pris la fuite
Où la boxe est maintenant interdite
Je l'ai frappé bien sûr, ça c'est vrai
Mais pour ce boulot on me paie
Ne dîtes pas que j'lai tué
Et après tout, c'est le destin, Dieu l'a voulu

Refrain

LA PETITE SOURIS
(3:43) (G. Allwright) - © 1972


Je suis une vieille petite souris
Et à ta table, je te tiens compagnie
Je viens grignoter des miettes de mie 

En tremblant de peur, moi petite souris.

Quand tu dînes seul devant la télé
Après les rudes épreuves de la journée
Tu m'attends avec appréhension
Mais enfin une souris n'est pas un lion.

Oui tu te dis elle ne mange pas beaucoup 
Et tu te dis qu'elle ne te coûte pas un sou 
Mais veux-tu vraiment me traiter en amie 
Vois comme je tremble moi petite souris.

Tu t'étonnes de ma timidité
Es-tu sûr que tu veux m'apprivoiser
Tu as des doutes, et une petite souris 
Ça s'accouple et puis ça se multiplie.

Laisseras-tu les choses aller jusque-là
Veux-tu toujours partager ton repas
Tu l'aimes bien au fond la petite souris
Mais si je reviens avec toute ma famille

Ça pourrait devenir catastrophique 
Mais veux-tu attendre le point critique 
Laisser venir à toi la petite souris 
Et après tout il y a des produits.

Elle se cache, elle n'aime pas le bruit
Tu débarrasses, tu te couches dans ton lit
Mais quand tu dors dans le silence de la nuit
Hop je reviens, moi petite souris.

J'espère que tu n'as pas balayé
Qu'il me reste quelque chose à manger
Maintenant avec tous ces frigidaires
Le seul espoir c'est de trouver par terre,

Il y a toujours une petite souris
Et à ta table elle te tient compagnie
Elle vient grignoter des miettes de mie
En tremblant de peur, la petite souris.

BALLADE DE LA DÉSESCALADE
(3:24) (G. Allwright) - © 1972


Écoutez la balade
De la désescalade
Il n'est pas trop tard pour commencer
Plus toutes ces salades
Qui retardent
La venue du jour de clarté

Partons à la croisade
De la désescalade
Avis à tous ceux qui veulent monter
Pour sortir de la panade
Des frites et des grillades
Un peu moins chaque jour il s'est gagné

Tous les jours c'est la guerre des nerfs
Tous les jours sur cette bonne vieille terre
Sur les prairies de la Normandie
Les vaches mâchent et les vaches chient
Et dans les bistrots du vieux Paris
On en fait autant avec esprit
Dans les yeux où le rouge et le jaune se mêlent
On commentent les toutes dernières nouvelles

La douce sérénade
De la désescalade
Contre la fanfaronnade de l'absurdité
La désescalade
Pourquoi est-ce qu'on tarde
Qu'est-ce qu'on attend pour commencer

JUSQU'À LA CEINTURE
(3:48) (Pete Seeger / G. Allwright) - © 19--


En mil-neuf-cent-quarante-deux,
Alors que j'étais à l'armée,
On était en manoeuvre dans la Louisiane
Une nuit au mois de mai.
Le capitaine nous montre un fleuve
Et c'est comme ça que tout a commencé.
On avait d'la flotte jusqu'aux g'noux
Et le vieux con a dit d'avancer.

Le sergent dit : "Mon capitaine,
Êtes-vous sûr qu'c'est le chemin ?"
- Sergent, j'ai traversé souvent
Et je connais bien le terrain.
Allons, soldats, un peu de courage !
On n'est pas là pour s'amuser."
Y'en avait jusqu'à la ceinture
Et le vieux con a dit d'avancer.

Le sergent dit : "On est trop chargés.
On ne pourra pas nager."
- Sergent ne sois pas si nerveux.
Il faut un peu de volonté.
Suivez-moi : je marcherai devant.
Je n'aime pas les dégonflés."
On avait d'la flotte jusqu'au cou
Et le vieux con a dit d'avancer.

Dans la nuit, soudain, un cri jaillit,
Suivi d'un sinistre glou-glou
Et la casquette du capitaine
Flottait à côté de nous.
Le sergent cria : "Retournez-vous.
C'est moi qui commande, à présent."
On s'en est sortis juste à temps.
Le capitaine est mort là-dedans.

Le lendemain, on a trouvé son corps
Enfoncé dans les sables mouvants.
Il s'était trompé de cinq cents mètres
Sur le chemin qui mène au camp.
Un affluent se jetait dans le fleuve
Où il croyait la terre tout près.
On a eu d'la chance de s'en tirer
Quand le vieux con a dit d'avancer.

La morale de cette triste histoire,
Je vous la laisse deviner
Mais vous avez peut-être mieux à faire.
Vous n'vous sentez pas concernés
Mais chaque fois que j'ouvre mon journal,
Je pense à cette traversée.
On avait d'la flotte jusqu'aux genoux
Et le vieux con a dit d'avancer.
Y'en avait jusqu'à la ceinture...
Etc...

L'ÉTRANGER
(5:17) (L. Cohen / G. Allwright) - © 19--


Tous les hommes que tu as connus
Te disaient qu'ils ne voulaient plus
Donner les cartes pris comme dans un piège.
C'est dur de retenir la main d'un 
Homme qui cherche plus loin,
Qui veut atteindre le Ciel pour se livrer.
Et qui veut atteindre le Ciel pour se livrer. 

Puis, ramassant les cartes 
Qui sont restées là sur la table,
Tu sais qu'il t'a laissé très peu, pas même son rire.
Comme tous les joueurs, il cherchait la carte
Qui est si délirante, 
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre.
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre. 

Un jour, penché à ta fenêtre, 
Il te dira qu'il veut renaître,
Au monde que ta tendresse lui cache.
Puis, sortant de son portefeuille 
Un vieil horaire de train,
Il dit "Je t'avais prévenu, je suis étranger".
"Je t'avais prévenu, je suis étranger". 

Maintenant, un autre étranger
Semble vouloir que tu ignores ses rêves, 
Comme s'ils étaient le fardeau de quelqu'un d'autre.
Tu as vu cet homme déjà 
Donner les cartes avec son bras en or, 
Et maintenant, tu vois, sa main est figée.
Oui, maintenant, tu vois sa main est figée. 

Mais tu n'aimes pas regarder
Un autre homme fatigué
Déposer toutes ses cartes comme une défaite.
Tandis qu'il rêve jusqu'au sommeil, 
Dans l'ombre, tu vois comme une fumée,
Une route qui monte derrière sa tête.
Une route qui monte derrière sa tête. 

Tu lui dit d'entrer et de s'asseoir,
Mais, en te retournant, tu vois
Que la porte de ta chambre reste ouverte.
Et, quand tu prend sa main,
Il dit "N'ai pas peur, ma tendre amie
Ce n'est plus moi, ô mon amour, l'étranger".
"Ce n'est plus moi, ô mon amour, l'étranger". 

J'ai attendu, toujours certain
De te revoir entre les trains.
Bientôt, il va falloir en prendre un autre.
Oh, je n'ai jamais eu, tu sais,
Pas le moindre plan secret,
Ni personne pour me conduire.
Et tu te demandes ce qu'il cherche à dire.
Oui, tu te demandes ce qu'il veut dire. 

En bas, au bord du fleuve, demain,
Je t'attendrai, si tu veut bien,
Là, tout prés du pont qu'ils construisent.
Puis, il quitte le quai pou un wagon-lit.
Tu sais qu'il cherche un autre abri,
Qu'il n'avait jamais été un étranger.
Qu'il n'avait jamais été un étranger. 

Et tu dis "D'accord, le pont 
Ou bien ailleurs, je viendrai". 

Puis, ramassant les cartes 
Qui sont restées là sur la table,
Tu sais qu'il t'a laissé très peu, pas même son rire.
Comme tous les joueurs, il cherchait la carte
Qui est si délirante, 
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre.
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre. 

Un jour, penché à ta fenêtre, 
Il te dira qu'il veut renaître,
Au monde que ta tendresse lui cache.
Et, sortant de son portefeuille 
Un vieil horaire de train,
Il dit "Je t'avais prévenu, je suis étranger".
"Je t'avais prévenu, je suis étranger".

LOVER, LOVER, LOVER
(3:24) (L. Cohen / G. Allwright) - © 19--


J'ai appelé mon père, 
J'ai dit "Père, change mon nom,
Celui que je porte est tout couvert
De peur, de boue, de lâchée, de honte". 

Oh, lover, lover, lover, lover, lover, lover, lover, reviens vers moi.
Oh, lover, lover, lover, lover, lover, lover, lover, reviens vers moi. 

Il dit "Je t'ai enfermé dans ce corps, 
Je l'ai voulu comme une épreuve,
Tu peux l'envoyer comme une arme,
Ou pour rendre une femme heureuse". 

Oh, lover, lover, lover, lover, lover, lover, lover, reviens vers moi.
Oh, lover, lover, lover, lover, lover, lover, lover, reviens vers moi. 

Laisse moi recommencer, 
Oh, s'il te plaît,
Cette fois, je veux un beau visage, 
Et dans mon âme, je veux la paix. 

Oh, lover, lover, lover, lover, lover, lover, lover, reviens vers moi.
Oh, lover, lover, lover, lover, lover, lover, lover, reviens vers moi. 

Il dit "Je n'ai pas lâché, tu sais,
Je n'ai pas tourné la page,
C'est toi qui a bâti le temple
Et couvert mon visage". 

Oh, lover, lover, lover, lover, lover, lover, lover, reviens vers moi.
Oh, lover, lover, lover, lover, lover, lover, lover, reviens vers moi. 

Et fais que cette chanson
S'élève haut et pur d'esprit, 
Qu'elle soit un bouclier pour toi,
Une arme contre l'ennemi. 

Oh, lover, lover, lover, lover, lover, lover, lover, reviens vers moi.
Oh, lover, lover, lover, lover, lover, lover, lover, reviens vers moi.