DU COQ À L'ÂME
(2:51) (Lynda Lemay) - © 2002


Salut les hommes, salut les femmes 
Et salut la marmaille 
Huit heures sonnent, mon cœur s'enflamme 
J'ai tout un éventail 

D'émotions fortes à vous transmettre 
Comme toutes sortes de lettres 
Que j'écris, puis que je vous donne 
Et que ma voix fredonne 

Je serai logique ou je serai folle 
Je serai laide ou belle 
Je vais m'lancer du haut du ciel 
Jusqu'au dernier sous-sol 

Je serai mauvaise ou je serai bonne 
Angélique ou démone 
Je vais passer du rire au drame 
Passer du coq à l'âme ! 

Salut les hommes, salut les femmes 
Salut les retraités 
Et si y'a des anges qui planent 
Salut les regrettés 

J'vous ai invités dans mon cœur 
Pour qu'on s'amuse ensemble 
Faisons comme si, pour quelques heures 
Vous étiez dans ma chambre 

On va s'retenir un petit sanglot 
On va trouver ça drôle 
On va s'pleurer sur les épaules 
S'bécoter les bobos 

On va se faire des confidences 
Dédramatiser l'pire 
On va s'avouer tout ce qu'on pense 
Qu'on n'oserait jamais s'dire ... ! 

Salut les pères, salut les moines 
Salut les mères et les enfants 
Salut les hommes que trop souvent je blâme 
Salut les femmes que je comprends 

On va s'enlever notre maquillage 
On va s'faire des grimaces 
On va trouver l'courage de s'dire 
Nos vérités en face 

Est-ce que la vie que je raconte 
Qui fait que l'on s'rencontre 
Ou n'est-ce pas parce qu'on se ressemble 
Que ce soir on se rassemble ? ... 

Bienvenue messieurs, bienvenue mesdames 
Mes jeunes et mes vieux 
Bienvenue les coqs, bienvenue les âmes 
Et tout c'qu'y a au milieu 

Bienvenue dans tout ce que j'incarne 
Tout ce que je refoule 
Ces craintes qui me montent au crâne 
Et m'attirent des foules 

Bienvenue à vous que ça défoule 
De voir que j'me désâme 
A rester calme, à rester cool 
Quand la vie tourne au drame 

Merci les hommes, merci les femmes 
De comprendre qu'y vaut mieux 
Passer bêtement du coq à l'âme 
Que rester silencieux...

MAUDITE PRIÈRE
(4:45) (Lynda Lemay) - © 2002


Mon Dieu, j'suis dans la merde 
J'ai besoin d'vous tout de suite 
Pourriez vous me faire perdre 
Le bébé qui m'habite
Ce serait un quatrième 
J'ai déjà trois enfants 
Si lui se rend à terme 
J'm'en prédis pas autant

J'suis même pas libérée 
D'mon état dépressif 
Qu'on s'mêle de m'annoncer 
Qu'le test est positif
Je porte un p'tit enfant 
Je devrais me réjouir 
Mais c'est un accident 
Dans lequel j'pourrais mourir

Si j'fais ce que j'vais faire 
C'est à dire le garder 
L'aimer comme ses frères 
A moins que vous m'aidiez
J'veux pas lui faire de mal 
J'ose pas téléphoner 
A ces cliniques spéciales 
A ces messieurs gantés
Ils feraient du bon boulot 
Je suis trop poule-mouillée 
Mais fait par vous là-haut 
Je saurais l'apprécier

Mais comment s'y prennent-elles 
Pour être épanouies 
Ces mères de douze qui 
Remplissent les maternelles
Je sais pas où elles puisent 
Leur foutue énergie 
Pendant que je m'épuise 
A surveiller les petits
Ai-je une saleté dans l'âme 

Pourquoi vous ferais-je de l'oeil 
Pour que vous portiez le blâme 
Et que je porte le deuil
De cet enfant qui s'bat 
Pour joindre la famille 
Mais qui n'soupçonnait pas 
Qu'le nid soit si fragile
Y'a pas de choix possible 
Pour mon pauvre foetus 
C'est déjà difficile 
Ca ne peut que l'être plus

Fallait-il que je taise 
Ma cruelle requête 
Votre silence pèse 
Au dessus de ma tête
Si vous n'répondez pas 
Et que les mois s'égrènent 
Et que je donne bas 
Et qu'il s'en sort indemne

Quand j'l'aurai dans mes bras 
Crevée, mais toute émue 
Surprise de le voir là 
Et d'avoir survécu
Même si j'étais capable 
De devenir sa mère 
Je serais toujours coupable 
De cette maudite prière

J'pourrais pas le rendre heureux 
Ni lui ni les trois autres 
Pardonnez-moi mon Dieu 
J'suis pas un bon apôtre
Si c'est un cadeau du ciel 
Alors je vous le rends 
C'est pas une bonne nouvelle 
C'est pas le bon moment...

J'VEUX PAS D'CHIEN
(3:33) (Lynda Lemay) - © 2002


J'veux pas d'chien dans ma maison 
qui m'collerais dès mon réveil 
qui pour un oui, pour un non 
m'aboierait dans les oreilles 

Qui s'évacherait sur mon lit 
le grosse panse vers le haut 
en s'trémoussant mes amis 
comme pour mieux se gratter l'dos 

M'semble de l'voir la langie sortie 
en train d'vouloir faire le beau 
pour avoir son p'tit biscuit 
pour qu'j'y donne son petit cadeau 

Qu'est-ce que j'ferais d'un animal 
qui envahirait mon espace 
qui s'passerait l'organe buccal 
a la grandeur de ma face 

J'veux pas d'chien sur mes talons 
j'ai pas besoin d'un chien d'garde 
qui m'attenderait dans l'salon 
dés qu'un pépin me retarde 

Qui insisterait pour aller 
chercher le damné journal 
et qui voudrait tout l'temps jouer 
a mâchouiller mes baballes 

J'veux pas d'chien dans ma maison 
qui serait toujours dans mes jambes 
qui m'ramènerait son bâton 
quand j'dors tranquille dans ma chambre 

Qui se prenderait pour mon boss 
qui m'ordenerait d'le nourrir 
mais qui voudrait m'voir maigrir 
jusqu'à c'que j'aie l'air d'un os 

{Instrumental} 

J'veux pas d'chien bête comme ses pattes 
qui serait jaloux du facteur 
qui reniflerait les chattes 
des voisines de mon secteur 

Qui r'viendrait content-content 
le beau chien-chien domestique 
qui r'viendrait ah ! ah ! haletant 
la petite queue toute frénétique 

J'veux pas d'chien qui m'grimperait dessus 
dés qu'y renterait d'dehors 
pis qu'y tomberait ben deçu 
quand j'oserais le r'virer d'bord 

J'en veux pas d'maudit cabot 
qui m'acterait ses grands yeux tristes 
quand tout c'qu'y'aurait dans l'cerveau 
c'est d'se zigner sur ma cuisse 

Pis j'en veux pas 
de chien paresseux 
qui serait juste bien 
quand y serait ben sale 
qui saurait pas 
comment devenir vieux 
sans s'mettre à perdre 
la moitié d'ses poils 

J'veux pas d'chien sur mon passage 
quand j'sortirais d'mon garage 
au diable le rétroviseur 
j'y reculerais ça d'un coeur !... 

Non j'en veux pas, j'vous préviens 
ni demain ni aujourd'hui 
j'ai pas besoin d'un ami, non 
j'veux pas d'chien dans ma vie...

J'VEUX BIEN T'AIMER
(4:15) (Lynda Lemay) - © 2002


J'veux bien t'aimer 
Mais comment est-ce 
Que j'peux t'aimer 
Si j'te vois pas 

J'veux bien t'aimer 
Toute chaste ou presque 
Comme les curés 
Qui s'marient pas 

Les sœurs cloîtrées 
Qui se préservent 
Pour un bon vieux 
Dieu qui se cache 

J'veux bien t'aimer 
Bien sûr j'en rêve 
Mais comment veux- 
Tu que ça marche 

J'veux bien me mo 
Quer du proverbe 
Qui dit " loin des 
Yeux, loin du cœur " 

Dire que c'est faux 
Que c'est acerbe 
Que c'est exprès 
Pour nous faire peur 

J'veux bien m'endor 
Mir chaque soir 
En m'blotissant 
Contre personne 

Avec ton corps 
Dans ma mémoire 
Comme une mère-grand 
Qui pleure son homme 

J'veux bien t'aimer 
Même jusqu'à croire 
Aux éventuels 
Avantages 

De mélanger 
Nos deux histoires 
En perpétuel 
Décalage 

J'veux bien forcer 
Tous ces hasards 
Qui r'fusent de jouer 
En notre faveur 

Et puis gagner 
La chance de t'voir 
Deux petites journées 
Ou deux petites heures 

J'veux bien t'aimer 
Mais comment est-ce 
Que je peux t'aimer 
Si j'suis pas là 

Pour t'envelopper 
De ma tendresse 
Et t'consoler 
Si ça va pas 

Oui je veux bien 
T'aimer de loin 
Le cœur tout plein 
De ton grand vide 

T'aimer d'amour 
Et de chagrin 
T'aimer pour rien 
Les yeux humides 

J'veux bien t'aimer 
Mais pour être franche 
J'suis pas solide 
Si j'te vois pas 

J'suis comme aveugle 
Sans canne blanche 
Ni chien-guide... 
Et sans ton bras 

Pour traverser 
Cette rue-là 
Que l'on appelle 
L'océan 

Pour traverser 
Mais jusqu'à toi 
Y'a pas d'arc-en-ciel 
Assez grand 

J'veux bien t'aimer 
Bien entendu 
De toute façon 
Est-ce que j'ai le choix 

Je suis piégée 
Je suis perdue 
Je tourne en rond 
Je t'aime déjà 

Même si je sens 
Que je m'éreinte 
A te chercher 
Les bras tendus 

Dans cet effrayant 
Labyrinthe 
Trop compliqué 
Et trop tordu 

Je vais t'aimer 
Même si tout ça 
C'est sans issue 
C'est impossible 

Et j'y croirai 
Comme d'autres croient 
Au petit Jésus 
Et à la Bible 

Je sais pas encore 
Comment est-ce 
Que j'vais t'aimer 
Si j'te vois pas 

Mais j'vais t'aimer 
C'est une promesse 
Est-ce que t'entends 
C'que j'te dis là ?!! 

Je vais t'aimer ! 
Je vais t'aimer...

J'AIME LA PÊCHE
(1:51) (Lynda Lemay) - © 2002


J'vais vous avoir mes p'tits gluants 
Si vous approchez d'mon crochet 
Du haut d'mon rocher sournoisement 
J'vais vous embrocher les brochets 
Remuez vous dans vos remous 
Plus vous vous cachez plus j'aime ça 
J'vais vous trouver dans vos p'tits trous 
J'vais vous faire gruger mon appât!
J'aime la pêche 
Oui c'est mon passe-temps préféré 
J'aime la pêche 
ça me permet d'tout oublier 
J'aime la pêche 
ça me détend, ça m'fait rêver 
J'aime la pêche...
J'vais vous faire sortir de votre lac 
J'vais vous coincer dans mon filet 
J'vais vous étouffer dans un sac 
J'vais vous faire cuire comme des poulets 
J'vais vous ouvrir jusqu'aux arêtes 
J'vais vous farcir aux p'tits oignons 
Juste avant d'vous trancher la tête 
Et d'vous bouffer comme un cochon!
J'aime la pêche 
Oui c'est mon passe-temps préféré 
J'aime la pêche 
ça me permet d'tout oublier 
J'aime la pêche 
ça me détend, ça m'fait rêver 
J'aime la pêche...
J'aime la pêche... 
J'aime regarder vos grands yeux ronds 
Quand vous gigotez à mes pieds 
Qu'vous vous débattez comme des cons 
Pendant que j'vous laisse crever!
ça me détend, ça m'fait rêver... 
J'aime la pêche!...

LA CENTENAIRE
(5:49) (Lynda Lemay) - © 2002


Ça fait cent longs hivers 
que j'use le même corps 
j'ai eu cent ans hier 
mais qu'est-ce qu'elle fait la mort 

J'ai encore toute ma tête 
elle est remplie d'souvenirs 
de gens que j'ai vus naître 
puis que j'ai vus mourire 

J'ai tellement porté d'deuils 
qu'j'en ai les idées noires 
j'suis là que j'me prépare 
je choisis mon cercueil 

Mais l'docteur me répète 
visite après visite 
qu'j'ai une santé parfaite 
y'est là qu'y m'félicite 

{Refrain:} 
J'ai vu la Première guerre 
le premier téléphone 
me voilà centenaire 
mais bon, qu'est-ce que ça me donne 
les grands avions rugissent 
y'a une rayure au ciel 
c'est comme si l'éternel 
m'avait rayée d'sa liste 

Ca fait cent longd hivers 
que j'use le même corps 
j'ai eu cent ans hier 
mais qu'est-ce qu'elle fait la mort 

Qu'est-ce que j'ai pas fini 
qu'y faudrait que j'finisse 
perdre un dernier ami 
enterrer mes petits-fils? 

J'ai eu cent ans hier 
ma place est plus ici 
elle est au cimetière 
elle est au paradis 

Si j'mertais l'enfer 
alors c'est réussi 
car je suis centenaire 
et j'suis encore en vie 

{au Refrain} 

Moi j'suis née aux chandelles 
j'ai grandi au chaudron 
bien sûr que j'me rappelle 
du tout premier néon 

J'ai connu la grande crise 
j'allais avoir 30 ans 
j'ai connus les églises 
avec du monde dedans 

Moi j'ai connu les cheveaux 
et les planches à laver 
un fleuve beau 
qu'on pouvait se baigner 

Moi j'ai connu l'soleil 
avant qu'y soit dangereux 
faut-il que je sois veille 
venez m'chercher, bon dieu 

J'ai eu cent ans hier 
c'est pas qu'j'ai pas prié 
mais ça aurait tout l'air 
que dieu m'a oubliée 

Alors j'ai des gardiennes 
que des nouveaux visages 
des amies de passage 
payées à la semaine 

Elles parlent un langage 
qui n'sera jamais le mien 
et ça m'fait du chagrin 
d'avoir cinq fois leur âge 

Et mille fois leur fatigue 
immobile à ma fenêtre 
pendant qu'elles naviguent 
tranquilles sur internet 

{au Refrain} 

C'est vrai qu'j'attends la mort 
mais c'est pas qu'j'sois morbide 
c'est qu'j'ai cent ans dans l'corps 
et qu'j'suis encore lucide 

C'est que je suis avide 
mais qu'y a plus rien à mordre 
c'est au'mon passé déborde 
et qu'mon avenir est vide 

On montre à la télé 
des fusées qui décollent 
est-ce qu'on va m'expliquer 
ce qui m'retient au sol 

Je suis d'une autre école 
j'appartiens à l'histoire 
j'ai eu mes années folles
j'ai eu mes heures de gloire

J'ai eu un bon mari 
et quatre beaux enfants 
mais tout l'monde est parti 
dormir au firmament 

Et y'a qui moi qui veille 
qui vis, qui vis encore 
je tombe de sommeil 
mais qu'est-ce qu'elle fait la mort.

MACÉDOINE
(5:14) (Lynda Lemay) - © 2002


Mon père est un filet 
Tout tendre et tout mignon 
Ma mère est un navet 
Elle plaît pas à tout l'monde 

Ma grand-mère est une soupe 
Une vieille soupe au lait 
Elle a marié une nouille 
Ils ont fait un navet 

Ma tante elle est une tarte 
Une grosse tarte aux pacanes 
Elle a eu trois tomates 
De différentes bananes 

J'connais aussi un oeuf 
Un oeuf en voiture sport 
Qui promène son bacon 
Et sa saucisse de porc 

Et moi... 
Et moi j'suis du boudin 
Maman dit qu'c'est pas grave 
Qu'y faut pas qu'j'ai d'chagrin 
Qu'y faut que je sois brave 

Elle dit que du boudin 
Y'en a qui adorent ça 
Qu'y à sûrement un raisin 
Qui m'fera des p'tits pois 

Elle me raconte sa vie 
Sa p'tite vie de navet 
Ses premières cochonneries 
Avec un jeune poulet 

Elle dit que je suis belle 
Ou enfin très jolie 
Que j'vaux bien n'importe quel 
Bâton d'pepperoni 

Mon frère est une salade 
Une salade césarienne 
Il a pas d'camarades 
Il a mauvaise haleine 

Mon voisin le jambon 
A marié sa vieille truite 
Il l'a trompée tout de suite 
Avec deux gros melons 

Et moi... 
Et moi j'suis du boudin 
Y faut que je m'accepte 
Qu'jarrête d'envier ma soeur 
Ma soeur qu'est une crevette 

"As-tu vu ta cousine?" 
Que maman me répète 
"Une pauvre grosse poutine 
C'est ça qu'tu voudrais être?" 

Elle dit : "Regarde ton oncle 
Le beau grand panier d'fruits 
Qui se meurt aujourd'hui 
D'un cancer du kiwi 

Ou regarde ton p'tit cousin 
Ca s'vante d'être du persil 
Ca s'asseoit sur son steak 
Pour le restant d'sa vie" 

Elle me raconte l'enfer 
Des cuisses de grenouille 
Qui vont vendre leur chair 
Dans des buffets chinois 

Elle dit que les courgettes 
Finissent en ratatouille 
Qu'elles sont tellement défaites 
Qu'on les r'connait même pas 

Maman aura beau dire 
Y'a rien qui m'fait du bien 
J'arrive pas à m'réjouir 
D'être un beau brin d'boudin 

Je changerais d'place avec 
A peu près n'importe quoi 
Du foie, un biscuit sec 
Et puis même un anchois 

J'suis née pour un p'tit pain 
J'me fait pas d'illusions 
On drague pas du boudin 
A moins d'être cornichon 

J'me sens pas à ma place 
Dans ma peau d'intestin 
J'me trouve dégueulasse 
J'veux plus être du boudin 

Mais si... si j'faisais d'l'exercice 
Avec un p'tit peu d'veine 
J'aurais l'air d'une saucisse 
Une belle italienne 

Si j'étudiais plus fort 
Si j'croyais plus en moi 
J'pourrais peut-être alors 
Devenir avocat 

Mais j'vais pas m'humilier 
Sous les yeux horrifiés 
D'un capricieux gamin 
Qui m'reléguera au chien 

J'suis déjà un rebut 
J'ai l'air d'un excrément 
Même mon psy le toffu 
Est à court d'arguments 

Moi j'voulais faire ma vie 
Avec un tournedos 
Mais même les spaghettis 
Sont là qui m'tournent le dos 

J'me sens pas désirée 
J'dois faire une dépression 
J'ai envie d'me trancher 
La seule veine que j'ai 

Me vider au complet 
De mon sang de cochon 
Devant les pintes de lait 
Mes voisines de balcon 

Adieu maman navet 
Papa filet mignon 
Adieu colocataires 
De mon grand frigidaire 

J'vais m'dépêcher pendant 
Qu'suis pas dans mon assiette 
Pour expirer avant 
C'que dit mon étiquette

DONNEZ-LUI LA PASSION
(3:21) (Lynda Lemay) - © 2002


Donnez-lui la passion, donnez-lui ce qui fait, 
Que quand tout est bidon, quelque chose reste vrai, 
Donnez-lui cette flamme, qui ne s'éteint jamais, 
Qui survit même aux drames, les plus longs, les plus laids. 

Donnez-lui la passion, avant de m'inviter, 
Dans votre grande maison, dans votre éternité, 
Ce sera sa bouée, son instinct de survie, 
Quand j'irai vous r'trouver, dans votre paradis. 

Donnez-lui la passion, creusez-lui l'appétit, 
Pour qu'elle ait des raisons, de mordre dans sa vie. 

Si vous prenez la mienne, donnez-lui au moins ça, 
Pour soulager sa peine, pour remplacer ma voix 
Quand ma jeune malheureuse, cherchera le sommeil 
Que j'chanterai sa berceuse, du haut de vot' soleil 

Donnez-lui la passion, pour qu'elle tende l'oreille, 
Qu'elle entende ma chanson, et qu'elle s'en émerveille, 
Donnez-lui la passion, pour qu'elle s'y accroche, 
Si le monde est trop con, si la vie est trop moche. 

Donnez-lui la passion, la passion qui transporte, 
Qui lui fera comme un pont, au-dessus de sa mère morte, 
Si je m'en vais si tôt, qu'j'la verrai pas grandir, 
Donnez-lui ce cadeau, qui l'empêchera d'mourir. 

J'voudrais pas qu'elle s'ennuie, j'voudrais pas qu'elle m'en veuille, 
Elle a l'coeur trop petit, pour porter mon gros deuil. 
Donnez-lui la passion, pour qu'elle ait le cœur gros, 
Et puis la permission, d'éclater en sanglots. 
Donnez-lui la passion, pour qu'elle ait le courage, 
Pour qu'elle ait une mission, ce sera mon héritage, 
Donnez-lui cette richesse, et j'promets de n'pas geindre, 
Même s'il faut que j'la laisse, pour aller vous rejoindre. 

Ne me faites pas faux bond, c'est tout c'que je vous demande 
Donnez-lui la passion, pour qu'elle devienne grande. 
Je n'veux pas m'en aller, j'veux vieillir avec elle, 
Mais si vous décidez, de m'piéger dans vot'ciel, 
Qu'est-ce que vous voudriez, que je fasse de mes ailes, 
Si elle peut pas voler, ma petite hirondelle ? 
Si jamais j'déménage, sans l'avertir avant, 
Que j'pars en coup de vent, vers votre grand nuage, 
Que je pars pour de bon, et que je l'abandonne, 
Donnez-lui la passion, et faites qu'elle me pardonne.

LA CASSETTE VIDÉO
(3:27) (Lynda Lemay) - © 2002


Gonflée comme une baleine 
Echouée dans mon salon 
Rentrée dans mes bas d'laine 
Jusqu'au double-menton 
J'étais dans un dilemne 
Est-ce que j'le fais ou non? 
Et ça faisait des semaines 
Qu'j'me posais la question 

Quand on passe la trentaine 
Faut qu'on passe à l'action 
Mais comme on s'trouve vilaine 
On reste à la maison 
J'rentrais plus dans mon linge 
L'ultime solution 
C'était de faire le singe 
D'vant ma télévision 

J'ai acheté la cassette 
Le fameux vidéo 
Avec trois filles parfaites 
Qui suivent le même tempo 
J'suis allée en cachette 
J'suis revenue en auto 
Toute équipée de serviettes 
Et de grandes bouteilles d'eau 

J'm'imaginais déjà 
En patin à roulettes 
Le p'tit top en lycra 
Moulée sur ma silhouette 
Légère comme une ballerine 
Droite comme une majorette 
Avec mes shorts en jean 
Mes pads et mes deux couettes 

Mais au bout d'un quart d'heure 
A suivre leur exemple 
Etendue dans ma sueur 
Et tordue par les crampes 
Il m'a fallu admettre 
Qu'elles avaient du mérite 
Les trois jolies minettes 
Et leurs fesses en granit 

Mais n'abandonnant rien 
J'ai repris de plus belle 
Le redondant refrain 
De leur chanson cruelle 
Allez 1, 2, 3, 4 
Allez, un peu plus haut! 
Les joues comme des tomates 
Les seins comme du jello 
J'm'imaginais déjà 
Le nombril dans les pages 
Des calendriers qu'y a 
Sur les murs des garages 
Musclée comme une athlète 
Mouillée comme une sirène 
Avec des p'tites gouttelettes 
Sur ma jolie bedaine 

Après, c'est sur le dos 
Qu'il fallait que j'm'étende 
Moi qui rêvais d'repos 
J'étais plutôt contente 
Jusqu'à ce qu'elles disent les mots 
Que j'voulais pas entendre 
"Pour les abdominaux, faut... 
Soulever les jambes" 

J'vibrais comme une auto 
Dû pour un alignement 
Quand soudain mes rideaux 
M'ont semblés transparents 
J'tais sûre que mes voisins 
M'observaient en riant 
Sacrer comme un païen 
Baver comme un volcan 

J'm'imaginais déjà 
Couchée sur une civière 
La tête en-d'ssous du drap 
Les ch'veux dans la glissière 
Un p'tit mot dans l'journal 
Disant qu'on m'a trouvée 
En position foetale 
Au pied de ma télé... 

Bien sûr, très rapidement 
Pendant qu'ces demoiselles 
Continuaient en souriant 
De jouer à la sauterelle 
J'râlais sur mon divan 
Avec un Seven Up 
Et j'crois qu'c'est en rotant 
Que j'ai pesé sur "Stop" 

Et ma précieuse cassette 
Repose depuis ce jour 
A plat sur une tablette 
Avec des 33 tours 
Quand j'commence à m'sentir 
Serrée dans mes vêtements 
Regardez-moi courir... 
En acheter des plus grands !

UN HOMME DE 50 ANS
(3:42) (Lynda Lemay) - © 2002


Je cherche un homme de 50 ans, qui a tout rêvé, qui a tout perdu, 
Qui s'en est juste assez voulu, pour savoir ce qu'il veut vraiment, 
Je cherche un homme de 50 ans, qu'a déjà juste assez d'argent, 
Mais que l'argent n'éblouit plus. 

Je cherche un homme de 50 ans, qui a déjà plu, déjà déçu, 
Et qui a fait juste assez d'enfants, pour être juste assez ému, 
Je cherche un homme qui a survécu, qui a déjà tout fumé, tout bu, 
Qui a tout connu des femmes nues, un homme qui ne cherche plus. 

Je cherche un homme de 50 ans, qui sait ce qu'il n'a pas à offrir, 
Qui a plus de passé que d'avenir, mais qui enfin prend tout son temps, 
Je cherche un homme de 50 ans, qui est déjà préparé au pire, 
Qui sait c'que l'temps peut pas guérir, qu'a déjà vu trop d'enterrements. 

Je cherche un homme de 50 ans, qu'la vérité ne fait plus fuir, 
Qu'a le courage de n'pas mentir, sur ses foutus de sentiments, 
Oh oui un monsieur de 50 ans, qui ne se prend plus au sérieux, 
Mais qui m'aim'rait silencieusement, et qui le ferait de son mieux. 

Je cherche un homme pas trop solide, parce que personne ne l'est jamais, 
Un qui aurait juste assez de rides, et presque plus d'secrets, 
Je cherche un homme comme y'en a plein, mais j'les croise jamais, 
Un qui ressemble à mon chagrin, et qui peut-être m'attendrait, 
Un homme de 50 balais, peut-être plus, peut-être moins, 
Bien entendu un pas parfait, mais enfin un qui s'rait le mien, 
Peut-être pas pour toute la vie, mais pour quelques moments si vrais, 
Qu'au moins j'aurais pas le cœur détruit, chaque fois que je m'en souviendrais

LE 29 AOÛT 2000 AU THÉÂTRE SAINT-DENIS
(3:03) (Lynda Lemay) - © 2002


Y'a fallu qu'on m'tire et qu'on m'traîne
Pour que j'y vienne
J'étais dévorée par la gène
Mais qu'à cela n'tienne

Trempée de sueur dans mon petit
Débardeur de laine
J'me suis r'trouvée dans le
Couloir de l'arrière-scène

J'ai rencontré les producteurs, les techniciens
Les musiciennes, jusque-là...
Y'avait pas de problème

Ce qui faisait battre mon coeur
Comme si j'courais un marathon
C'était l'gars dans la loge du fond

On a tout fait pour me calmer
Pour m'empêcher
De prendre mes jambes à mon cou et d'm'en aller
On m'a fait boire un coup
On m'a déconcentrée
Pour venir à bout
D'enfin me le faire rencontrer

J'ai entendu une voix de Québécois
Appeler "Lynda, Lynda", jusque-là
Y'avait pas d'problème

J'me suis r'tournée comme une toupie
C'est là que la voix de Québécois m'a dit :
"J'te présente Johnny" !!

Il était là, y m'regardait droit dans les yeux
J'me sentais comme Alice au pays merveilleux
C'était comme une affiche de lui grandeur nature
Sauf que l'affiche est pas restée collée au mur

Il m'a tendu la main, je l'ai serrée
Juste un peu trop longtemps
Jusque-là...pas vraiment de problème
C'est lorsqu'en partant, il a dit :
"En passant, vous êtes trés jolie"
Alors là,
C'était l'paradis !

Je suis r'tournée chez moi avec un sourire niais
Depuis, ce sourire ne me quitte plus jamais
Je suis peut-être pas exactement jolie
L'important, c'est qu'le compliment vient de Johnny.

VA REJOINDRE TA FEMME
(4:30) (Lynda Lemay) - © 2002


Va rejoindre ta femme, maintenant
Que t'as eu ton plaisir
Que j'ai eu mon argent
Allez, j'vais pas t'retenir

Je sors de ton camion
T'as eu ton aventure
Remonte ton pantalon
Rattache ta ceinture

Puis boucle l'autre ceinture
Puis sois prudent, petit con
Et boucle-la, bien sûre
Rendu à la maison

Va rejoindre ton monde, maintenant
Qu't'as maté ma poitrine
En te contrefichant
De ma mauvaise mine

Va prendre ta douche, monsieur
Va faire le beau, le propre
J'imagine que c'est mieux
Que de faire la salope

Lyrics
T'es en retard, mon vieux
Va rejoindre ta femme, dépêche
J'suis convaincue qu'tu veux
Que ta salade soit fraîche

Mon cul, ça, tu t'en fous
Allez, pourvu qu'tu puisses
Me fouiller tout partout
Et me gifler les cuisses

Pourvu que j'obéisse
Pendant ces longues minutes
Le temps que ça finisse
Le temps de faire la pute

Va rejoindre ta douce, maintenant
Que t'as craché tes sous
Va donc te mettre à genoux
Jouer avec tes enfants

Moi, quand j'me mets à genoux
Je joue avec des grands
Je n'm'amuse pas beaucoup
Mais je fais bien semblant

Va donc rejoindre tes proches
Maintenant qu't'es soulagé
Qu'tu t'es vidé les poches
Et que tu m'donnes congé

Allez, j'm'en vais tout de suite
Je vais t'laisser reprendre
Ton petit train-train, fais vite
Ta famille va t'attendre

Toi, quand tu réalises
Ton plus récent fantasme
Tu t'déculpabilise
En brandissant tes piastres

Et tu retournes, tranquille
A ta petite vie rangée
Là-bas, dans l'ouest de l'île
Derrière tes peupliers

Quand tu pars en camping
A la pêche à la truite
Lorsque tu lances ta ligne
Moi, j'en renifle dix-huit

Mais tu t'en fous, bien sûre
Tu fais d'mal à personne
Même que l'argent qu'tu m'donnes
Me fera une bonne piqûre

Et je serai bien, comme toi
Lorsque tu t'assoiras
Devant le bon repas
Qu'elle te servira... !

Pardon si j'te méprise
Mais tu me le rend bien
Retourne à ton église
Et dis à Dieu qu'j'm'en viens...

L'ENFANT AUX CHEVEUX GRIS
(3:09) (Lynda Lemay) - © 2002


Il est arrivé en coup d'vent 
M'a marquée comme un coup d'soleil 
Il s'est assis tout souriant 
Il a dit : « J'm'appelle Henri Weil » 

À la table d'un restaurant 
En pleine nuit, en plein Paris 
Comme un clone du fou chantant 
Un simple amoureux de la vie 

Refrain: 
Comme un enfant aux cheveux gris 
Qui n'a qu'une idole et qu'un roi 
Qui n'a qu'une parole et qu'un cri 
C'est « Y'a d'la joie » 

Il m'a parlé, il m'a appris 
Que le bonheur est dans l'papier 
Du napperon qu'on plie, qu'on replie 
Et qui devient une fusée 

Son regard bleu comme une vague 
M'a transportée, m'a rafraîchie 
Il y est allé de quelques blagues 
J'avais l'coeur tout ragaillardi 

Refrain: 
Comme un enfant aux cheveux gris 
Qui n'a qu'un hymne dans la voix 
Qu'une conviction dans la vie 
C'est « Y'a d'la joie » 

Il m'a appris 
Qu'le savoir-vivre 
C'était de savoir être fou 
Qu'assis, debout 
A jeun ou ivre 
On pouvait chanter n'importe où 

Pour nous surprendre, il s'élançait 
Vers quelque parfait inconnu 
En s'écriant : « Si j'm'attendais... 
Y'a si longtemps... Comment vas-tu ? » 

Et devant tant de gentillesse 
Et croyant sa mémoire trouée 
L'homme floué, par politesse 
Se résignait à l'embrasser 

Refrain: 
Et comme un enfant aux cheveux gris 
Les yeux brillants, l'air satisfait 
Fier de sa douce plaisanterie 
Il chantonnait 
« Y'a d'la joie »... 

Les années passent comme le vent 
Marquent ma peau comme le soleil 
Les années défilent et pourtant 
Je ne me sens jamais plus vieille 

Depuis cette nuit-là au resto 
Je n'suis plus tout à fait pareille 
Et si parfois j'ai le coeur gros 
Quelque chose me dit qu'Henri veille 

Et Trenet lui prête ses mots 

« Y'a d'la joie... etc. »

GROS COLONS
(2:50) (Lynda Lemay) - © 2002


ça mange du BBQ
avec leurs doigts pleins de 10-30
ça trippe sur tout c'qui a des roues 
ou une poitrine proéminente

c'pas difficile de les remarquer
ça s'promène toujours en pontiac
les vitres teintées ,le cul jacké
pis l'petit néon autour d'la plaque

ça aime les voyages de chasse
la pèche à ' grosse,les courses de chars
pis ç'a un faible pour c'qui s'déplace
sur des talons d'trios pouces un quart

ça soigne leurs fréquents petits creux
à l'aide de n'importe quel gateau
qui a d'la confiture au milieu
pis qui baigne dans l'sirop d'poteau

les colons....GROS COLONS....

ç'a des exterieurs de grosses brutes
mais ça pleurniche comme des bébés
en écoutant un combat d'lutte
où leur idole s'fait tabasser

ça achète le Photo police
ça aime le sang,ça aime le cul
pis c'est fervent des films 3X
du genre une fille et six gars dessus

c'pas parce que ça boit au volant
et qu'ça jette leurs cannettes par la fenêtre
que ça fait d'eux des inconscients
qui ont pas d'respect pour la planète

faudrais pas croire que les colons
ça rentre pas dans les églises
j'en ai vu un rentrer d'aplomb
il avait perdu la maitrise

de sa belle pontiac adorée
qu'y venait tout juste de modifier
vous direz pas que c'était pas pieux
d'être allé l'offrir au bon dieux

le colon...GROS COLONS...

ç'a des écarts de politesse
pis ça s'tanne pas d'manger des beans
ç'a toujours un bout d'caque de fesse
qui veut leur dépasser du jeans

c'est les derniers de leur espèce
a s'faire encore des beaux brushing
à préférer leur bierre "tablette"
et à faire des concours de pinchs

sont jamais trop durs à retracer
ça passe l'été au camping
situé dans l'bois juste à coté
avec la vue sur la piscine

où leurs enfants s'en vont pisser
tout c'qu'y'ont avalés d'orangeade
pendant qu'les grands vont dégueuler
leur trop plein d'vodka-limonade

ça fait des blagues aussi subtile
que leurs costumes de bain fluo
vous m'direz "c'est des imbéciles"
méprenez-vous ce sont des gros colons!!!
GROS COLONS!!!!

LES DEUX HOMMES
(4:55) (Lynda Lemay) - © 2002


Ils voulaient devenir parents, les deux hommes 
Et ils se sont battus longtemps 
Pour avoir tout simplement, les deux hommes 
Les deux têtus, les deux amants 
a une famille...alors ils ont 
Adopté un joli poupon 

Ils sont enfin devenus papas, les deux hommes 
et comme tous les papas sérieux 
Ils se sont creusé malgé eux, les deux hommes 
Des cernes mauves sous les yeux 
A chercher la meilleure façon 
de s'occuper d'leur nourrisson 

Il n'aura pas eu de maman, le petit môme 
N'aura tété que des biberons 
N'aura pas connu ces seins blancs que l'on donne 
a tant d'autres petits garçons 
dans ces maisons ou ça s'querelles 

Ils'y arrivaient pas trop mal, les deux hommes 
Les deux amoureux, les deux mâles 
Même s'il était clair dans la tête des deux pères 
qu'ils ne pouvaient pas se permettre 
Les mêmes faiblesses que l'on pardonne 
a tous les parents de la Terre 

Il aura grandi calmement, le garçon 
jusqu'a cinq ans, jusqu'a l'école 
Ou bien sur quelques garnements se moqueront 
en le traitant de fils de folle 
Et il en gardera des séquelles 
Il reniera ses parternels 

ils étaient de braves parents, les deux hommes 
Mais l'monde étantc'qu'il est devenu 
L'amour, ben c'est pas différent pour deux hommes 
souvent l'amour, ca en peut plus 
Et ce fut l'cas d'cet amour-la 
Les deux hommes ont baissé les bras 

Un tel échec fait toujours mal, on n'veut pas 
Se r'trouver monoparental 
Mais quand tu t'fais appeler pédale et papa 
Là t'es un homoparental 
Pour les langues sales et les jugements 
Les "on l'savait qu'ça foutrait l'camp" 

Ils feront tout pour consoler leur enfant 
Leur adolescent partagé 
Qui tentera vien de n'pas rêver d'sa maman 
De sa peau tendre et satinée 
Et d'son épaule comme une gouttière 
Pour y déverser ses rivières 

Ils seront toujours les parents, les deux hommes 
de l'homme que leur fils deviendra 
et m^me s'ils n'entreront jamais dans les normes 
s'ils auront été maladroits 
Ils n'auront pas perdu le droit 
D'être des hommes dignes et droits 

Ils seront toujours des papas, les deux vieux 
et leur garcon s'en souviendra 
Quand a son tour il embuera ses beaux yeux 
En tenant un poupon dans ses bras 
Et c'st à temps qu'il comprendra 
Un petit peu mieux les deux hommes 
et c'est à temps qu'il reviendra 
Avant que ses papas s'endorment.

BANDE DE DÉGONFLÉS
(2:42) (Lynda Lemay) - © 2002


On aura beau dire tout ce qu'on voudra
Oui, c'est un drame déplorable
C'est pas la fin du monde, mais n'empêche
C'est certainement désagréable
Quand c'est mou comme un ver à pêche

Quand ça veut jouer les timides
Le cou cassé, la tête en bas
Plié comme un p'tit vieux plein d'rides
À l'âge fringant des soldats

Oui, c'est un manque de politesse
Quand ça s'met pas au garde-à-vous
Quand ça donne des signes de faiblesses
Avant même de se tenir debout

Quand ça a pris la décision
De succomber à la paresse
Qu'ça reste sur sa position
Devant la plus belle paire de fesses

Quelle déception quand vous trouvez
À l'heure de passer à l'action
Le principal intéressé
Qui fait dodo dans son caleçon

Bien sûr, c'est pas la fin du monde
Mais d'là à dire que c'est pas grave
Qu'ça peut arriver à tout l'monde
Qu'ça rend pas moins beau et moins brave

Moi, j'aurais quand même objection
À faire mention de courage
Quand c'est fuyant comme un savon
Et que ça fond pendant l'massage

J'ai pas l'impression d'être vache
Et de manquer d'compréhension
Mais j'constate qu'y en a qui en arrachent
Ah, les pauvres petits garçons

Y a-t-il un moyen qu'j'pourrais prendre
Un mot d'la fin qu'j'pourrais trouver
Afin qu'enfin bande la bande de dégonflés

Afin de venir, de venir en aide
Aux invalides de la culotte
Sinon de dire qu'y a des remèdes
Et des carottes

BANDE DE DÉGONFLANTES
(2:16) (Lynda Lemay) - © 2002


Vas-y, moque toi, la pauvre
Continue de t'en prendre
A la petite guimauve
Qui s'cache entre mes jambes

Allez, crache ton venin
Libères-toi, la vipère
T'as déclaré la guerre
A mon petit zoin-zoin

Alors parlons-en donc
De ce qui me pend là
Qui bouge pas d'un frisson
Quand tu t'approches de moi
Bien sûr qu'ça n'atteint plus
Les sommets d'autrefois
Ca fait comme tes seins nus
Ca pointe vers le bas

Pa lapapa lapapa lapapa la

Eh oui, quelle déception
Quand t'es là qu'tu t'agites
Sans trouver la façon
De m'dérider la ...

T'es là qu'tu prends la pose
Avec ta cellulite
Et tu voudrais qu'j'explose
Comme de la dynamite

Bien sûr, je suis tout mou
Je croule sous tes sarcasmes
Qui sont venus à bout
De mes derniers fantasmes
Si t'es pas vraiment vache
T'as des airs de famille
J'constate que t'en arraches
Pauvre petite fille

Pa lapapa lapapa lapapa la

Si t'es pas excitante, c'est ton problème, ma grande
Va donc l'dire à ta bande de déglonflantes
Que q'part...ça m'réconforte d'savoir que tu jardines
J'te laisse à tes carottes
J'm'en vais chez la voisine !!

Pa lapapa lapapa lapapa la...

MA PLUS BELLE DÉCEPTION
(4:13) (Lynda Lemay) - © 2002


Ma plus belle déception 
Si l'amour m'a déçue 
C'est qu'l'amour ça déçoit 
C'est vrai que j'y ai cru 
C'est qu'l'amour on y croit
Bien sûr que j'ai connu 
L'amour bien avant toi 
Des fois l'amour ça tue 
Et des fois pas 
Si l'amour m'a secouée 
C'est qu'l'amour ça secoue 
C'est vrai que j'ai aimé 
Que j'ai aimé beaucoup 
Si j'ai été déjouée 
C'est qu'lamour ça déjoue 
ça peut se déchirer 
Aussi vite que ça s'coud 
J'sais plus à quoi rêver 
quand il s'agit de nous 
J'essaie d'me raisonner 
Mais l'amour ça rend fou 
J'voudrais t'téléphoner 
Dès qu'tu t'éloignes de moi 
J'me mets à rayonner 
Dès que je t'aperçois
Dis-moi à quoi j'ai droit 
Et puis je le prendrai 
Dis-moi à quoi rêver 
Et puis j'en rêverai
Je ne demanderai rien 
Mais je ne fuirai pas 
Chaque fois que ta main 
Se posera sur mon bras 
Moi qui avait l'coeur en grève 
Tranquille à la maison 
J'sens monter à mes lèvres 
Cette fragile chanson 
Je sens grimper cette fièvre 
De mon ventre à mon front 
Cette passion dont on crève 
Ce si bel abandon 
Si l'amour m'a déçue 
C'est qu'l'amour ça déçoit 
D'l'amour j'en voulais plus 
Et bon sang te voilà 
C'est vrai que j'ai la frousse 
Mais si tu me la tends 
Cette main qui est plus douce 
Que toutes celles d'avant
Je m'y cramponnerai 
Tant pis pour le naufrage 
Tu seras ma bouée 
Et je ferai bon voyage 
Puisque l'amour c'est con 
Et puisque ça déçoit 
Alors j'veux que tu sois 
Ma plus belle déception...