TOULOUSE
(3:48) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
Y'a les arnaqueurs, ils sont là rue saint Rome
Tu sais les revendeurs de la fripe nippone
Et les Taverniti, les Naf Naf et l'arôme
Des vendeuses aux aguets
Les bas sur le pallier
Prêtes à dévaliser
Prêtes à tout pour fourguer la marchandise au rabais
C'est la rue interdite au petit portefeuille
Si t'es pas bien fringué, t'es triqué à l'accueil
Les mêmes mon cher Claude sont désormais en deuil
Elles te flinguent au néon
Les vendeuses en jupon
Si t'entres t'es marron
Et cali cali, cali cali, cali cali
Caleçon
Y'a tous ceux qui croient
Qu'ici la cuisine est un rite
Le ZEBDA catapulte, catapulte
Y'a pas de cassoulet non pas dans toutes les marmites
Non s'il vous plaît pas d'insultes
Mais des milliers de restos
Sont remplacés aussitôt
Par des milliers de Mac Do
MOI
Dans mon quartier...
Dans ma cité
C'est épicé
Et moi j'aime ça
Je butine
Mes racines
Sont latines
Et de bien au delà
J'ai dans l'idée
Qu'on peut aimer
Et la violette et l'odeur du Tajine au naseau
Même l'espoir
Qu'on peut avoir
L'accent du canal sans porter les même drapeaux
Toulouse, c'est la ville rose
Toulouse, de plus en plus rose
Toulouse, c'est la ville TOZ!
Toulouse on t'explose
Y'a la rue qui douille con
La rue des magouilles con
La rue qui te dépouille con
C'est la rue des fastes
La rue qui te démasque
Et là tu casques, tu casques.
Y avait le Scalp et son action
Sanitaire et sociale
Les réfugiés anarco-espagnols assimilés
Il reste les heureux bosseurs de l'aérospatiale
Le dimanche ils sont cleans
Le matin un jogging
L'après midi en jeans
On déjeune, on disserte sur la démocratie
En Chine
Le ZEBDA vous confirme qu'ici
Y'a moins de briques rouges et la Garonne a tari
Et quand il pleut, "il pleut"
Le ciel bascule dans le gris
J'efface les ragots
Des monsieurs -Météo
De Cabrol à Gillot
Si j'étais paysan, moi je leur aurait fait la peau
Nous qui vivons de Raï de Rock et de Musette
A la périphérie des succès cathodiques
On assume le peuple qui vient faire sa fête
Sur des hymnes romantiques
Ils tortillent du slip
Ca manque de pratique
Ils font qu'on leur explique
Toulouse, c'est la ville rose
Toulouse, de plus en plus rose
Toulouse, c'est la ville Toz!
Toulouse on t'explose
Ne pensons pas qu'à Toulouse.
Toutes les villes ont leur loose
Ne pensons pas qu'à
La région PACA
Qui a ses "yaka" et pourquoi pas
Les cités
TASLIMA
(3:06) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
Ne casse pas ce cordon qu'on dit vital
Ne soit pas fade, ne soit pas radicale
Même si les mecs et les hamacs
Sont à mettre dans le même sac
Ils tissent et tu dis que c'est pas du coton
Des tissus que les meufs auraient sur le front
C'est à croire que tous ces imbéciles
Ont le souci de l'industrie textile
Mais avant d'être il faut bien être issu
Et l'histoire vaut bien tous les tissus
Mais trop gourmands trop filous ou trop fiers
C'est les rois de la fermeture éclair
Taslima
Taslima don't worry
Taslima
Taslima don't worry
C'est pour ça qu' on veut te voir creuser la terre
Trouver des secrets, avant qu'on nous enterre
Même si le progrès pour les hommes
C'est cueillir des cerises en automne
On veut pas que tu deviennes un uniforme
Mais un coup d'épaule à celles qui dorment
Le soleil se lèverait pas pour des prunes
Si tu pouvais nous décrocher la lune
C'est à croire que ces nazes ont une priorité
C'est le souci de cette putain de pullosité
Moi je vois le tableau que t'esquisses
Une fenêtre sur la vie métisse
Taslima
Taslima don't worry
Taslima
Taslima don't worry
Au passage y z'aiment pas les fenêtres
C'est pas des amoureux des chiffres et des lettres
Ils tissent les paupières et rideaux
Ils z'ont comme outil que des ciseaux
Ils tissent et tu dis que c'est pas du nylon
Ces tissus qu'ils trouvent jamais assez longs
C'est vous dire si tous ces imbéciles
Ont une idée qui ne tient qu'à un fil
Tous ces adeptes fanatiques des machines à coudre
Ont dans la tête des poux, des gmoels, des tiques mais pas la foudre
Et les cons qui leur prêtent main-forte
Font pas des coupes, y taillent des shorts.
Tasli don't worry
Tasli don't worry
Taslima, Taslima
Tasli don't worry
Tasli don't worry
Tasli don't worry
Taslima, Taslima
Tasli don't worry
Tu seras docteur ou ingénieur
De toutes façons
Docteur ou ingénieur
Si t'apprends tes leçons
Docteur ou ingénieur
De toutes façons
Docteur, tu seras docteur
Taslima
Tous ces bourrins sont des mulets
C'est des têtes à claques.
C'est pour ça qu'ils veulent brûler l'école et la Fac.
Nous on s'en tamponne on aime le Raï et le Rap
Si on a que des mots c'est notre force de frappe
Qu'importe les couteaux si on tient le cap
Faudra qu'un jour tous ces ballots nous lâchent la grappe
Faudra qu'un jour tous ces ballots nous lâchent la grappe.
LA FAUCILLE ET LE MARTEAU
(2:54) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
J'ai peur de la faucille
Et peur du marteau
Et de tous ces outils qui font des cloques
Si le bonheur appartient à ceux qui se lèvent tôt
J'aime mieux rester éveillé, moi
J'aime mieux les fourchettes
J'aime mieux les couteaux
Pas les doigts qu'on porte à la bouche
On est des hommes, on n'est pas des animaux
Comment ça, j'ai que de la bouche?
J'ai peur des idées, j'ai pas peur des idiots
Y z'essaient pas de s'éviter des cloques
Si le bonheur appartient à ceux qui on du boulot
J'aime mieux rester éveillé moi
J'aime mieux les athlètes
J'aime mieux les costauds
Et si tout ça, ça vous paraît louche
Ce sont des hommes, et c'est pas des animaux
Et y 'z ont pas que de la bouche
Ah tu n'as que ça! que de la bouche
Travail et Famille et Patrie c'est que du ragot
C'est pas que dans les mains
Que ça fait des cloques
Si le malheur appartient à ceux qui sont du ghetto
J'aime mieux rester à veiller, moi
J'aime mieux les bastilles
J'aime mieux les bistrots
Parce qu'on s'y sert pas - rien que de la bouche
On y voit des hommes et pas des animaux
La différence c'est la bouche (Tu n'as que ça! tu n'as que ça ! )
Ah tu n'as que ça! que de la bouche
J'ai peur de la faucille
Et peur du marteau
Et de tous ces outils qui font des cloques
Si le bonheur appartient à ceux qui se lèvent tôt
J'aime mieux rester éveillé, moi
J'aime mieux les fourchettes
J'aime mieux les couteaux
Pas les doigts qu'on porte à la bouche
On est des hommes, on n'est pas des animaux
Comment ça, j'ai que de la bouche?
Tu n'as que ça! tu n'as que ça !
LE BRUIT ET L'ODEUR
(4:58) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
J'suis tombé par terre
C'est pas la faute à Voltaire
Le nez dans le ruisseau
Y avait pas Dolto
Si y'a pas plus d'anges
Dans le ciel et sur la terre
Pourquoi faut-il qu'on crève dans le ghetto
Plutôt que d'être issu d'un peuple qui a trop souffert
J'aime mieux élaborer une thèse
Qui est de pas laisser à ces messieurs
Qui légifèrent, le soin de me balancer
Des ancêtres
On a beau être né
Rive gauche de la Garonne
Converser avec l'accent des cigales
Ils sont pas des kilos dans la cité gasconne
A faire qu'elle ne soit pas qu'une escale
On peut mourir au front
Et faire toutes les guerres
Et beau défendre un si joli drapeau
Il en faut toujours plus
Pourtant y a un hommage à faire
A ceux tombés à Montécassino
Le bruit et l'odeur
Le bruit et l'odeur
Le bruit du marteau-piqueur
La peur est assassine
Alors c'est vrai je pénalise
Ceux qui flinguent les mômes
Qu'ont pas la pelouse en bas
Je suis un rêveur
Et pourtant ami j'analyse
Je suis un érudit et je vous dis:
Je suis serbo-croate et musulman
Voilà le hic
Un prêtre polonais républicain
Et laïque
Et si certains regrettent
De pas être noir de peau
Je n'ai qu'une réponse les gars
Vous avez du pot
L'égalité mes frères
N'existe que dans les rêves
Mais je n'abdique pas pour autant
Si la peur est un bras qui nous soulève
Elle nous décime
J'en ai peur pour la nuit des temps
Elle aime Noah
Mais faut qu'y gagne les tournoi
s Elle aime Boli mais a jamais rien aboli
Le bruit et l'odeur
Le bruit et l'odeur
Le bruit du marteau-piqueur
Qui a construit cette route?
Qui a bâti cette ville?
Et qui l'habite pas?
A ceux qui se plaignent du bruit
A ceux qui condamnent l'odeur
Je me présente
Je m'appelle Larbi, Mamadou Juan et faites place
Guido, Henri, Chino Ali je ne suis pas de glace
Une voix m'a dit "Marathon" cherche la lumière
D'en bas j'ai puisé un combat "la bonne affaire"
J'en ai bavé de la peur que j'ai lu dans les yeux
De ceux qui ont rien et qui le croient précieux
Quand j'ai compris la loi, j'ai compris ma défaite
Intégrez-vous disait-elle, c'était chose faite
Le bruit et l'odeur
Le bruit et l'odeur
Le bruit du marteau-piqueur
Le bruit et l'odeur
Le bruit et l'odeur
Le bruit du marteau-piqueur
Le bruit du marteau-piqueur dans les oreilles
Tu finis ta vie, dans ta tête bourdonnent les abeilles
(Discours de Chirac à la Courneuve en 1996)
«Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme, et qui ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassé, une famille, avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagnent 50 000 francs de prestations sociales sans naturellement travailler. Si vous ajoutez à cela le bruit, et l'odeur, eh bien, le travailleur français sur le palier devient fou. Et ce n'est pas être raciste que de dire cela. Nous n'avons plus les moyens d'honorer le regroupement familial. Et il faut enfin ouvrir le grand débat qui s'impose dans notre pays, qui est un vrai débat moral, pour savoir si il est naturel que les étrangers puissent bénéficier au même titre que les français d'une solidarité nationale à laquelle ils ne participent pas puisqu'ils ne payent pas d'impôts.»
LA BÊTE
(3:31) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
Il est dangereux,
Il a toutes les dents pointues
Il a pas de molaires
Il a que des canines
Les commères disent de lui
Qu'il est né par le cul
J'ai vérifié l'info, il a pas de racines
Il est bien dangereux
Il a toutes les dents pointues
Il a pas de molaires
Il a que des canines
Nous on peut pas savoir c'qu'c'est
La vie conjugale que mène ce genre
De tare congénitale
Cet individu est né
A l'insu de ses parents
Mais n'allons pas plus loin disons
Que c'est un accident
Je verse quelques pièces
A ce dossier nauséabond
Pourquoi tant de haine
A l'intérieur d'un embryon
On s'est posé
Les plus grandes questions à son sujet
Pourquoi faut-il qu'il plaise
A ceux qu'ont rien dans le sifflet
Un peu comme la lèvre du dindon
Il a un gras qui pend sous le menton
C'est pas rugueux, c'est visqueux
Il a les yeux livides du triton
Qu'on a baigné dans un jus de citron
Il est moche, il est affreux
Sta bri ya badam
Mama ilyo
C'est évident dans le doute je m'autorise à rester debout
Au milieu d'une cour d'assise
Quand il plonge les poissons disent
On veut pas de lui
On aime mieux finir
En bouillabaisse ou même frits
On s'est posé les questions
Les plus fondamentales
Est-ce qu'il est animal, végétal
Ou trou du cul anal?
Les piranhas, même les poissons chats
Préfèrent l'Amocco Cadix
A ça, c'est pas étonnant, c'est même évident
A l'assemblée on lui dit: casse-toi dégage
Ici tu feras pas la loi ta mère t'es que du vent
Sta bri ya badam
Mama ilyo
C'est évident dans le doute je m'autorise à rester debout
Au milieu d'une cour d'assise
Il est dangereux,
Il a toutes les dents pointues
Il a pas de molaires
Il a que des canines
Les commères disent de lui
Qu'il est né par le cul
J'ai vérifié l'Info, il a pas de racines
Il est dangereux,
Il a toutes les dents pointues
Il a pas de molaires
Il a que des canines
Les commères disent de lui
Qu'il est né par le cul
J'ai vérifié l'info, il a pas de racines
Les oreilles ça va
Mais c'est à l'intérieur
On y trouve un dépôt
Un peu surnaturel
Vous qui êtes normal
Vous appelez ça du miel
Un jour il va hériter
D'une fortune toute faite
C'est un bouc
Y a rien à faire à lui tout seul
Il refait l'atmosphère
Il pue
Il chlingue
Il renâcle
Il dégage
Il malaxe
Il macère
Il fermente à souhait
Tu veux te réveiller
Tu veux un coup de fouet
Approche ! (jmlp*)
Approche ! (jmlp)
* référence à Jean-Marie LePen probablement
FRANCE II
(4:31) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
Je mange pas de halouf*
Je mange pas de cochon
Je mange que du poulet
Spéciale dédicace
Aux français pas de l'hexagone
Spéciale dédicace
A toutes les autres personnes
Spéciale dédicace à tous les raggamuffins
Moi je suis français
J'ai tous mes papiers
Je suis bien intégré, dans la norme
Et pour les coutumes qu'est-ce que tu fais?
J'ai tout enquillé
Je suis en règle
Ta nationalité?
J'ai pas fait l'armée
Ils m'ont réformé
P.4
Et dans ta cité qu'est-ce qu'il y a ?
Y a des policiers, y a des condés
Qui viennent te chambrer
Je peux les narguer, les auticher, ah, ah!
Carte d'identité, montrez, montrez!
Jaune blanc-cassé
Moi je danse easy et j'ai des choses à dire
A ceux qui sont pas d'ici et aux souches profondes
Si t'écoutes pas "easy" les discours de castagne
Du cochon de Bretagne aux sueurs maléfiques
Tu finiras terré dans ton troisième étage
Le fusil à grenaille posé sur la télé
Le clébard enragé par tant et tant de haine
Eclatera sa chaîne et viendra te bouffer
Un beau soir éthylique farfouillant la voisine
Mais qui dit français
Dit pas qu'à Poitiers
On ait tout paumé, et la frontière?
On a des coutumes, on sait ce qu'on fait
On a tout pigé, on est pas des mulets
On est pas fâchés
Nous on va voter on va pas bosser sans rancunes
Méditerranée qu'est-ce qu'il y a?
T'as tes îlotiers y chambrent
Y sont pas intégrés et tous les bronzés
Ils les ont dans le nez, ah, ah !
Carte d'identité montrez montrez
Jaune blanc-cassé!
A ceux qui font semblant
A ceux qui font sans blé
A ceux qui jouent raggamuffin
A ceux qui jouent ragga mais fins
Aux minorités qui s'éveillent
Qui veulent profiter du soleil
A l'occident à son syndrome
Initiateur des droits de l'homme
A la Sécu et à la Caf
Au téléthon et même au paf
A ceux qui font l'amour aux mouches
Et à tous les français de souche
Aux filles à papa qui paniquent
Aux aérophagies chroniques
A ceux qui giclent au taf
A ceux qui jouent collectif
A ceux qui jouent collectif
Raggamuffin collectif
* halouf = cochon en arabe
MAANOUCHE
(0:19) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
(?) française, moi je suis français et je peux pas vous expliquer la politique étrangère. Moi je suis gitan mais les gitans sont français. Parce que bon y'a les gitans espagnols, les gitans allemands, mais moi je suis manouche, ils ont pas de pays fixe, c'est la France. Je suis maanouche, gitan si vous voulez mieux, gitan original français. Voila, et bien ça, ça vient de la France.
LE BILAN
(3:06) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
Après le bilan négatif
Du modèle un peu libéral
On m'a demandé, on m'a demandé ceci
Des idées novatrices pour apaiser
Le cri social
Pour sauver la dé, sauver la démocratie
Moi pour les idées, j'suis doté
D'une tchatche en réalité
Qui incite à pas marcher au pas
Mais puisque l'Etat ballotté
S'adresse a moi je vais tenter
"Zeughma" de limiter les dégâts
Me voilà témoin d'un phénomène
Eminament vital
Et acteur émérite, ragga s'il en est
Création d'un ministère
Au directives radicales
Qu'a pas besoin de sonder
L'état de l'Etat en l'état
Pas besoin de sonder
L'état de l'Etat en l'état
J'ai fais un tabac
En proposant ma première idée
Elle est au top, pour les plus mal lotis
Une banque à taux réduit
Pour la précarité
A condition de palper le R.M.I
Moi pour les idées, je suis doté
Du bon sens en réalité
Pour tous ceux qui marchent pas au pas
Puisque l'Etat est condamné
Et puisque il y a plus rien à gratter
Ouvrons les portes aux petits malfrats
Pour cette fille qu'a souffert
Je veux une aide judiciaire
Et le F.A.S et la DASS
Faut qu'ils aient leur place
Le ticket modérateur
Le reste au rang du cœur
Pas besoin de sonder
L'état de l'Etat en l'état.
Vous aurez droit à l'occasion
A quelques subventions vitales
Fini les pâtes, fini les frites aussi
Mais les prolos ne supportent pas bien
Les conditions royales
Y se fout de nous, on va le bouffer le rôti...
Pas besoin de sonder,
Pas besoin de sonder,...
Bilan, Bilan, Bilan !
CHÔMAGE
(2:34) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
De tous les côtés, tous les côtés, tous les côtés
De tous les côtés chômage, tous les côtes tous les côtes, dommage
Je donne pour les restos, je donne pour les ghettos
Je donne pour les sans domicile, et le sang versé
Je donne pour l'école, sérieux tu rigoles
J'suis laïc et pas de hic je vais pas m'en priver
Je donne à l'unisson a I'U.N.I.C.E.F et M.S.F
Je donne pour les implants et la greffe mais
Donner pour donner c'est pas tout a fait ma devise
Je donne pas, j'investis dans la solidarité
C'est le fin du fin dans le show biz
Tu places dans le cœur et doubles la mise
De tous les côtés, tous les côtés, tous les côtés
De tous les côtés chômage, tous les côtés tous les côtés, dommage
Je donne pour les mômes, en somme qu'ont pas de jouets
Je donne pour les cancres pas aux surdoués
Je donne, c'est la crise aux entreprises
Je donne mon pécule mais je calcule
Je fais attention à la pollution attention!
tous les côtés, tous les côtés, tous les côtés, tous les côtes
Chômage
Je donne à la cirrhose et donne à la poliomyélite
Je donne a ceux qui causent et donne à tous ceux qui militent
Je donne aux bénévoles et donne tout ce qui me reste
Je donne et sans compter, je donne, pour les malheurs à l'Est
Je donne aux bénévoles et donne
Je donne à ceux qui volent et donne
Je donne à la recherche et donne à la péritonite
Je donne à l'hépatite et donne aussi pour les otites
Je donne pour la paix, aux conférences tripartites
Je donne à l'Irak ,à l'Iran, j'ai pas de favorites
Je donne aux savants et tant pis si les satellites
Ne servent qu'à la masturbation, des élites.
MON PÈRE M'A DIT...
(3:55) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
Mon père m'a dit: Espèce de voyou
Chez nous un homme, ça meurt debout
Il a fait parler la foudre,
Et la foudre a parlé
Emprisonné pour un braquage de trop
Qui nous promettait même pas la lune
On s'est fait serré, moi pour sauver ma peau
Vu qu'il n'y avait pas le magot
Je suis tombé pour des prunes et pour du vent
Moi qui ne tombait pas si souvent
Mais z'ont fait parler la foudre
Et la foudre a parlé
Et si j'ai jamais pris mes jambes à mon cou
"Mauvais sort" J'ai dit au juge "sans rancunes"
Puisqu'il y a des vies qui valent pas un clou
Ou qui n'ont pas la même "peau"
Me voilà condamné
Pour quelques paires d'années
A ne plus savoir pour quelles raisons
A peine qu'on est né
Nous voilà destinés
A compter les jours plus que de raison
Et tu disais gare, on est pas des loups
La nuit on ne côtoie que des hiboux
Quand le jour fait pas de place
La nuit panse les plaies
Mam' je sais, je te laisse le cœur gros
Je me souviens de chacun de tes mots
Et ceux qui m'ont traîné jusqu'au cachot
J'ai pas juré de leur trouer la peau
Me voilà condamné
Pour quelques paires d'années
A ne plus savoir pour quelles raisons
A peine qu'on est né
Nous voilà destinés
A compter les jours plus que de raison...
MATABIAU
(2:52) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
On y trouvait pas de billets verts
Mais des billets biges
Des voleurs, des marchands
De bijoux de pacotille
Y avait pas de quoi écrire une pige, tu corriges
Il y avait un réchaud
Des fois une assiette aux lentilles
C'était la gare et ses portes étaient bien grand'ouvertes
Demandez à Juju, à Jean, à Jo à Gilberte
Quand les huissiers avaient fait leur boulot
Qu'ils aiment
Il restait Matabiau
C'était bien mieux qu'un H.L.M
Oh Matabiau, oh Matabiau
C'était la gare pour tous ceux
Qui avaient que dalle
Beaucoup la préféraient sans conteste à l'hôpital
Elle était là pour certains une nuit de Noël
Ils y dormaient mieux qu'à l'hôtel et mieux qu'au Novotel
A l'église il faut sans arrêt demander pardon
Ici chacun fait sa prière à sa façon
On fait sa prière ou on mange
Un mauvais sandwich
On dit au ciel :ici protégez nous des riches
A Matabiau, à Matabiau
Une gare en principe on s'y arrête pas
Des touristes ici vous diront c'était pas le cas
Il est arrivé que des voyageurs pleins de rêves
Retardent leur départ solidaires
Au piquet de grève
On y avait un billet dans la tête, on prenait gare
A c'qu'elle devienne pas comme les autres gares
Et ceux qui entraient cinq minutes
Acheter un cigare
Y z'en sortaient bavards pour la plupart
De Matabiau, de Matabiau
C'était mieux qu'une station balnéaire:
Matabiau
C'était ma gare comment j'exagère ?
Matabiau
C'est une maison bleue!
Aux portes sans serrures
C'était ma gare: qué caricature! Matabiau
Des garçons et des filles s'y séparent,
Matabiau
Y pleurent même si c'est pour un soir,
Matabiau
Y pleurent parce que c'est ça un départ,
Matabiau
On rit, on pleure, c'est tout ça ma gare
Oh Matabiau, oh Matabiau
Oh Matabiau, oh Matabiau
Oh Matabiau, Matabiau ma gare
Oh Matabiau, Matabiau près du canal
Oh Matabiau, Matabiau l'escale
Oh Matabiau, Matabiau près de Marengo
DUB DU VILLAGE
(0:40) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
Spécialement dédicacé à ceux
qui s'emmerdent dans les cités,
c'est le Dub du village.
Viens dans mon village
Ôtes ton plumage
Montre ton visage
Viens
Fais gaffe aux virages
Pas de dérapage
Pas de bavardage
Viens
MA RUE
(3:32) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
Dans cette rue y avait
Des espagnols qui n'osaient pas montrer
Qu'ils étaient de vieux réfugiés
Qu'avaient fui les cons et les rois
Dans cette rue y avait
Des français n'avaient pas de chance
Ils ont écrit "Vive la France"
Au fronton de leur maison
Dans cette rue y avait
Des portugais fiers comme
Les geôliers de la misère
Quelques arbres fruitiers
Et la pudeur de la terre,
C'était
Ma rue, ma famille
Les mamans qui s'égosillent
C'était : va jouer aux billes
C'était ma rue
C'était pas Manille
Non c'était pas les Antilles
Le marteau ou la faucille
C'était ma rue
Les glaces à la vanille
Et les petites qui frétillent
Qui n'étaient pas si gentilles
C'était ma rue
Bonjour les anguilles
Les condés qui nous quadrillent
Mais c'était pas ma Bastille
C'était ma rue
Dans cette rue y avait
L'Afrique et son mea-culpa
D'avoir un autre dieu je crois
Y z'ont trouvé des cons et des croix
Dans cette rue y avait
Tous les ouvriers de la terre
Y z'ont construit des pieds à terre
Qu'ils n'habiteront jamais
Dans cette rue y avait
Des caravanes comme
Des chariots de la colère
Qu'ont pas peur de l'hiver
De la fureur de la terre
Dans cette rue je crois
Les enfants n'étaient pas de glace
Quand passait le camion de glace
On tirait des langues étrangères
On était dans les bois
On avait des arcs et des flèches
Quand d'autres avaient des cannes à pêche
Mais l'école, elle en veut pas
Un jour on s'est fâchés
On a tout brûlé, on a pas eu peur de l'enfer
Quand on s'est réveillés
Derrière des barreaux en fer
Pour toi
Ma rue, ma famille
Les mamans qui s'égosillent
C'était : va jouer aux billes
C'était ma rue
BASKET BOLK
(0:17) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
Courir derrière un ballon, il vaut mieux de choisir un beau métier, parce qu'il y des bons métiers, quand même, bon il y a la mécanique qui est très intéressant, il y a beaucoup de choses qui est intéressant, ce serait le vélo, la pétanque, le foot, mais, le "basket bolk", il faut sauter trop haut. On sait se la donner aussi !
CAMEROUN
(2:16) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
C'est pas des fariboles
Vous voulez un symbole...
Courir est une chose
Marquer en est une autre
Jouer voilà le mot et si possible
Avec les autres
J'exprime un avis qui vaut
Qu'on lui souffle dans le dos
Et j'ajoute un dicton
Chassez le naturel,
Il revient au ballon
Le premier cri retentit
Dans un couffin pour certains
Quand on a pas de grade
Il retentit dans un stade
Ainsi va la vie,
On pose une candidature
Toi sur le terrain
Tu vas chercher une écriture
Le ballon c'est ta plume
Ta feuille le bitume
Tu es comme une fable
Toi le lion indomptable
Nous on choisit
Celui qui régale et rigole
Nous on choisit
Le jeu qui régale et rigole
Cameroun, champion du monde!
Cameroun, du monde champion!
Redoutable en situation d'infériorité
Tu vas garder un faible
Pour les coups désespérés
Crochets courts,
Feintes raides et talonnades
Sont les trois mamelles
D'une belle escapade
Tu sens pousser tes ailes
C'est le coup de l'échelle
Y'a le football et il y a le football
Nous on choisit
Celui qui régale et rigole
Nous on choisit
Le jeu qui régale et rigole
Cameroun, champion du monde!
Cameroun, du monde champion!
A ce jeu le délit de sale gueule
N'existe pas
A part quelque égoïste,
Ici on ne joue pas pour soi
Quelque soit ta couleur
Un jour des costumes clairs
S'approcheront pour faire un chèque
Mais t'auras du flair
Pour le baume au cœur
On trouve aussi des entraîneurs
Et quelque soit le style,
Il faut bien qu'ils installent
Le respect, celui de soit,
Celui des aînés, alors
Une tête plongeante
Une esquive craquante
Une frappe furieuse, marquante
Pas délinquante
Une relance nerveuse
La feinte, elle est vicieuse
C'est l'art de s'imposer
Quand t'es dans les salles d'attente
Nous on choisit le jeu qui régale et rigole
Nous on choisit le jeu qui régale et rigole
Cameroun, champion du monde!
Cameroun, du monde champion!
HÉRÉDITAIRE
(4:22) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995
Elle a la patate et l'appétit, la bouche édentée
La secte du Mawhashi et du pas cadencé
Je vous la présente voici mon énoncé
Petite histoire pour encenser
Avec eux c'est toujours le plus chaud qui est un chef
C'est celui qu'à la plus mauvaise haleine enfin bref
Il a la patate l'appétit et la dent cassée
A qui ça vous fait penser, hein?
C'est pas des Dupont, ça fait du foin, c'est du Funky
Ca fout les foies, c'est pas la joie, c'est pas si gentil
Y z'ont les gênes de quelqu'un de malhonnête
Des casse, burette, ça
Ca leur est héréditaire
Ca leur est héréditaire, va laver ton hue
Ca leur est héréditaire
Ca leur est héréditaire
Celui qui a dit que l'argent n'avait pas d'odeur
A dit aussi que ceux qui ont pas de tune en ont une
Toutes ces phrases ils les connaissent par cœur
Et rester propre ça coûte une fortune
Alors ils se mettent en colère et les voilà qui glandent
Dans les grands magasins les vigiles à l'amende
Y z'ont pas de liquide, y z'ont que des bons C.A.F.
Un chef a dit c'est bon! pour éviter les baffes.
Ils testent dans les rayons; surtout le Cacharel
Un peu par ci, un peu par là, même sous les aisselles
Quelle est donc cette main qui arrache l'oreille
Qui dit "Mouloud" as-tu de l'oseille?
Ca leur est héréditaire
Ca leur est héréditaire
Ca leur est héréditaire
Ca leur est héréditaire
J'ai la patate et l'appétit et ta dent cassée
J'ai grandi dans le Mawhashi, le pas cadencé
Je me présente mais il faut pas me dénoncer
Car voici la suite de l'énoncé.
Dans les toilettes ou que j'aille j'allume une clope
Je la balance c'est marrant "même mouillé ça flotte"
Et je ris de la main assidue
Qui va chercher au fond de la cuve cet intrus
Au passage je dilapide le papier hue
J'aime qu'après moi on aille se laver son hue
Je suis un parasite et jusqu'au dimanche
Sponsorisé par les trois bandes blanches
Ca m'est héréditaire
Ca m'est héréditaire
Ca m'est héréditaire
Ca m'est héréditaire
La secte du mawhashi et du pas cadencé
A des secrets mais là je peux pas tout dénoncer
Ca vit de câlins et de bénéfice au culte
Ca marche en groupe et ça insulte
Y z'écoutent Kool And The Gang et dans le faya
Y z'ajoutent une Fadéla et c'est le raya
Non c'est pas des Dupont mais c'est des Funky
Ca fait des joints c'est pas la joie c'est pas si gentil
Ca vote à gauche quand ça vote à cause des menottes
Ca vote à gauche à droite non et c'est ça qui les botte
La question j'sais pas ? mais la réponse elle est ça com'
Tout finit par des hématomes
Ca m'est héréditaire
Ca m'est héréditaire
Ca m'est héréditaire
Ca m'est héréditaire
Assez de ci assez de ça
Mais pas assez de sous si?
Assez de ci assez de ça
Mais palace et de tout le hala
FRANCE DUB
(2:41) (Magyd Cherfi / Zebda) - © 1995